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l'article
LE JOURNAL DES FINANCES- N°6247-25/08/2007- PAGE27
La sélection
Dix belles valeurs moyennes à acheter pour leur profil de croissance
Dans un contexte boursier agité, les petites et moyennes capitalisations offrent une belle visibilité
Marianne Di Meo
Les valorisations boursières des valeurs moyennes peuvent paraître généreuses. Mais elles sont souvent justifiées par les perspectives de croissance soutenue d'activité et de résultats. De belles opportunités restent donc à saisir, à condition de se montrer sélectif.
- Les valeurs moyennes n'ont pas échappé à la correction boursière qui sévit depuis la mi-juillet et ont, de ce fait, fortement réduit leur avance sur les grandes capitalisations.
Après avoir passé la barre des 9.000 points au début du mois de juin, l'indice CAC Mid & Small 190 évolue actuellement sous 8.000 points et n'affiche plus qu'une timide hausse de 0,3 % depuis le 1er janvier, à comparer toutefois à un recul de 0,6 % pour le CAC 40.
« Il faut voir dans cette correction un phénomène technique. Les investisseurs, désireux d'abaisser la part de risque dans leurs portefeuilles, prennent des bénéfices sur les valeurs moyennes, qui sont moins liquides, explique Emmanuel Morano, responsable de la gestion actions à la Française des Placements. Mais ce retournement n'est pas lié à une dégradation de leurs fondamentaux. » Bien au contraire, les perspectives des valeurs moyennes demeurent excellentes.
Certes, après les années fastes qu'elles viennent de connaître, un retour à la normale paraissait inévitable.
Une thèse défendue par Arnaud Riverain, responsable de la recherche actions chez Arkeon Finance : « Les résultats vont continuer à progresser car les fondamentaux de ces entreprises sont solides. Mais l'effet de levier, qui s'est jusqu'à maintenant traduit par une croissance du bénéfice par action significativement supérieure à celle du chiffre d'affaires, va se réduire. » Néanmoins, la croissance des profits se maintiendra à un niveau élevé, supérieur à celui des grosses capitalisations. « Les bénéfices sur les sociétés de l'indice Stoxx Midcap 200 devraient croître en moyenne de 15 % sur l'année, contre 9 % seulement pour celles du Stoxx Large 200 », prédit Emmanuel Morano.
Les niveaux de valorisation sont justifiés
Dans ces conditions, la prime des valeurs moyennes est justifiée, puisqu'elles capitalisent entre 16 et 17 fois les profits attendus sur l'année, contre 12 à 13 seulement pour les grandes valeurs du CAC 40.
Plus intéressant encore, les ratios de valorisation redeviennent plus attrayants si l'on met en perspective les PER avec la croissance attendue des bénéfices. Ainsi, le fameux PEG (price earning to growth), qui exprime le rapport entre le PER et la croissance anticipée des bénéfices, est un tiers moins élevé chez les valeurs moyennes que du côté des principales capitalisations de la cote.
Toutefois, la sélectivité doit prévaloir et il faut d'abord miser sur les sociétés offrant une bonne visibilité sur leur activité et d'importantes perspectives bénéficiaires. Entrent dans cette catégorie les entreprises qui détiennent des positions de premier plan sur des marchés porteurs. Ainsi, les valeurs liées au vieillissement de la population offrent une bonne visibilité, encore accrue par la volonté du gouvernement français d'améliorer la prise en charge des personnes dépendantes. Orpéa, leader français des maisons de retraite privées, table sur une hausse de 25 % du chiffre d'affaires cette année.
Dans cette même logique, le fabricant de jeux vidéo Ubisoft surfe sur le boom des jeux sur consoles, dopés par l'arrivées de trois nouveaux appareils (la Wii, la PlayStation 3 et la XBox 360). De fait, l'éditeur de jeux vidéo a logiquement relevé ses prévisions de chiffre d'affaires et de marge pour l'exercice 2007/2008.
Les sociétés qui accélèrent leur croissance via des acquisitions méritent aussi d'être suivies de près. Elles peuvent en effet trouver là un moyen efficace pour renforcer leurs positions sur les segments de marché les plus dynamiques ou pour atteindre une taille critique indispensable à leur développement.
Le logisticien Géodis vient, par exemple, de doubler sa taille dans le métier de la commission de transport en reprenant les activités du néerlandais TNT (depuis lors rebaptisées Wilson).
L'indice CAC Mid et Small 190 résiste mieux que le CAC 40 à la correction boursière. Et pour cause : à l'instar des sociétés de notre échantillon, les valeurs moyennes affichent une bonne visibilité.
Focus sur 3 valeurs bénéficiant de solides fondamentaux
THEOLIA
Une activité qui a le vent en poupe
L'action a perdu plus d'un tiers de sa valeur depuis son plus haut historique de 31,73 euros atteint fin mars.
Le producteur d'électricité éolienne a réalisé plusieurs acquisitions, qu'il a financées en titres ; la dilution qui en a découlé a fortement contrarié les investisseurs. En outre, le groupe est exposé à une remontée des taux d'intérêt, car ses projets de parcs éoliens sont financés pour l'essentiel par un recours à l'endettement. Néanmoins, la sanction subie par le titre nous semble exagérée. Theolia évolue sur un marché très porteur, avec notamment la décision de l'Union européenne de porter à 20 % d'ici à 2020 la part des énergies renouvelables dans sa consommation énergétique, et a d'ambitieux projets d'expansion à l'international, en Europe, aux Etats-Unis et dans les pays émergents. Autre élément positif : l'entrée au capital de General Electric, à hauteur de 17 %, va stabiliser l'actionnariat.
GL EVENTS
Un développement plus rapide que prévu
Une progression de 25 % de l'activité prévue en 2007 et un chiffre d'affaires de 700 millions d'euros attendu l'an prochain : les perspectives du spécialiste de l'événementiel (organisation de salons, expositions...) sont encourageants. A une croissance organique soutenue (+ 28,5 % sur le premier semestre) vient s'ajouter une politique de croissance externe très volontariste. Depuis le début de l'année, l'italien Promotor International (organisateur de salons), le français Emap Agor (organisateur de salons professionnels) ou encore le parc d'expositions de Turin sont tombés dans l'escarcelle du groupe français. Revers de la médaille : l'endettement devrait remonter autour de 90 % des fonds propres. Pour l'heure, la rentabilité devrait nettement s'améliorer, dans la mesure où le groupe accroît progressivement le poids de la gestion d'espaces et d'événements dans son chiffre d'affaires, une activité très rentable.
NATUREX
Une politique d'acquisitions bien maîtrisée
Le parcours de Naturex est éloquent : en six ans, ce spécialiste des extraits naturels a multiplié par six son chiffre d'affaires (à dollars constants), pour moitié par croissance organique et pour moitié par croissance externe. Naturex se montre très actif en termes d'acquisitions, dans une industrie en phase de concentration. Il cible notamment le marché en plein essor de la nutraceutique (compléments nutritionnels). Grâce aux opérations réalisées ces dernières années (reprise de l'américain Pure World en 2005 puis de l'italien Hammer Pharma en janvier dernier...), Naturex réalise désormais 61,3 % de son chiffre d'affaires sur ce segment.
Et les marchés de la pharmacie et de la cosmétique sont dans sa ligne de mire. De nouvelles opérations sont attendues ce qui permettra d'atteindre rapidement l'objectif de 100 millions d'euros de chiffre d'affaires.
NOTRE CONSEIL
THEOLIA Achat spéculatif avec un objectif de 34 euros. Les objectifs sont ambitieux, mais la société est positionnée sur un marché promis à un bel avenir (code : TEO ; Comp. B).
GL EVENTS Renforcer avec un objectif de cours de 60 euros.
La valorisation généreuse du titre est justifiée par le rythme soutenu de la croissance (GLO ; Comp. B).
NATUREX Acheter avec un objectif de cours de 62 euros. Les fondamentaux sont bons et Naturex a démontré sa capacité à intégrer les sociétés rachetées (NRX ; Comp. B).
TEO GLO NRX1182
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