Quelles sornettes, ces journaux financiers! (Securibourse)

par Graham ⌂ @, samedi 04 août 2007, 12:23 (il y a 6316 jours)

Comme chaque semaine, je trouve dans ma boîte aux lettres le JDF. J'aime bien ce journal et plus particulièrement ces nouveaux articles généraux que l'on trouve depuis que le journal a changé de format (psychologie comportementale, bourses étrangères, opinions d'investisseurs avertis, etc..). Pour ce qui concerne les valeurs, je le prends comme je prends tous les journaux financiers: un moyen de me rappeller l'existence de sociétés parfois intéressantes soit que je ne connaissais pas, soit que j'avais oubliées. Les longs articles sont plus travaillés et méritent que l'on s'y intéresse. La plus part des autres, courts, ne font que formuler l'opinion du consensus, c'est à dire du cher Monsieur Le Marché. Autant dire qu'ils ne valent rien sinon apporter un peu plus à la déraison générale. Mais comme je l'ai dit, je l'aime beaucoup. Il m'intéresse souvent, me fait rire plus souvent encore. Bref, il m'est indispensable et je l'attends chaque semaine avec un zeste d'impatience.

Mais ce jour, je ne peux m'empêcher de décrier son titre majeur sur sa page de garde: "c'est le moment d'acheter". Quelle bêtise. Quelle inconscience d'annoncer cela à des millions de personnes qui risquent de suivre ce genre d'avis inconsidéré. Car, dans le fond, disons-le tout net: personne ne sait ce qui adviendra. On peut avoir une inclination, un pressentiment, une intuition mais rien qui ne soit assis sur des certitudes infaillibles. D'abord que veut dire "c'est le moment d'acheter". D'acheter quoi> le marché. Personne ne sait où va le marché parce que personne ne sait mesurer les risques actuels et personne ne sait anticiper avec justesse et précision les conséquences que ces risques éventuellement occasionneront. On peut penser que certaines valeurs, bien identifiées, sont dévalorisées mais on ne peut pas dire que le marché est dévalorisé globalement. D'ailleurs, c'est faux même dans les faits. Parce que même en imaginant que les risques sont faibles et peu fondés et si on exclut la prépondérance de Total et des valeurs financières (banques, assureurs) dans l'indice parisien, le marché est toujours, et ce malgré la correction importante, valorisé sur la base d'un PER supérieur à 15. Ce n'est pas encore être dévalorisé. On ne peut pas dire que le marché soit à acheter.

Par contre, on peut dire plus que jamais que certaines valeurs commencent seulement à se trouver à des cours d'achats attractifs. Mais cela présuppose que l'investisseur, à part soi, aura procédé à un fort travail de sélection. Sans quoi, par l'effet d'une importante diversification, on se retrouverait dans le cas de celui qui achèterait le marché. Or de cela, nous avons convenu: on ne sait où le marché va! Il fallait déjà faire preuve d'inventivité pour décrypter les bilans des sociétés, on en fera de même désormais pour décrypter l'inconsistance des opinions de quelques journalistes et de quelques analystes pleins d'eux-mêmes, c'est à dire plein de vide.

Bon W-E

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Graham

Quelles sornettes, ces journaux financiers!

par kisscool, vendredi 10 août 2007, 09:56 (il y a 6310 jours) @ Graham

tu avais raison....ils vont dire quoi cette semaine >
c'est le moment de vendre ...

ILS EN REMETTENT UNE COUCHE!

par Bobo, dimanche 12 août 2007, 19:14 (il y a 6308 jours) @ kisscool

» tu avais raison....ils vont dire quoi cette semaine >
» c'est le moment de vendre ...

NON, ILS EN REMETTENT UNE COUCHE!

LE JOURNAL DES FINANCES- N°6245-11/08/2007- PAGE4
Economie
Bourse
Les raisons de ne pas céder à la panique des marchés
La correction boursière paraît démesurée par rapport aux risques encourus
Roland Laskine

Les Bourses mondiales sont au bord de la crise de nerfs : près de 1.700 milliards de dollars de capitalisation boursière ont été détruits sur les places européennes et à Wall Street face à un risque de pertes sur les subprimes évalué à 100 milliards de dollars par la Réserve fédérale américaine. Si d'aventure tous les prêts litigieux se révélaient « non recouvrables », cela signifierait que les marchés ont pris une marge de précaution 17 fois supérieure aux risques encourus. Même si la violence de la réaction des marchés s'explique aussi par la crainte d'une contagion de ces difficultés au reste de l'économie, avec à la clé la menace d'un ralentissement économique plus important que prévu, le repli auquel nous assistons paraît démesuré.

Chasse aux bonnes affaires

Ce n'est pas parce que les grands établissements bancaires confrontés à un phénomène de contraction des liquidités disponibles vendent des actions à tour de bras pour répondre aux demandes de rachat de certains de leurs clients que les investisseurs particuliers doivent se joindre à ces mouvements de panique. Dans le climat d'extrême volatilité qui règne aujourd'hui en Bourse, il convient de garder son sang-froid et de profiter des chutes de cours pour renforcer les positions sur les plus belles valeurs de la cote dont la capacité bénéficiaire n'est nullement remise en cause. Même les banques, pourtant situées dans l'oeil du cyclone, ne devraient pas voir leurs bénéfices significativement affectés par les difficultés rencontrées sur les prêts immobiliers à risques aux Etats-Unis. Il faut en effet garder à l'esprit que, si la suspension des rachats de parts de trois fonds de BNP Paribas a été à l'origine du coup de torchon intervenu en Bourse ce jeudi, les véritables perdants sont - hélas - avant tout les souscripteurs des OPCVM concernés. En dépit d'une hausse inévitable des provisions, tout semble indiquer que les profits des établissements bancaires français seront encore au rendez-vous cette année.

S'il est encore trop tôt pour s'intéresser aux valeurs petites et moyennes, nous pensons que le climat de panique qui règne sur les marchés est tout à fait propice à la chasse aux bonnes affaires sur les plus grandes capitalisations boursières de la cote. Des valeurs comme Michelin, LVMH, Suez, Schneider Electric, Air liquide, Danone, Bouygues, Total ou Lafarge disposent en effet de toutes les qualités nécessaires pour qu'on s'y intéresse en cette période d'instabilité. Elles sont peu endettées et jouissent d'une structure financière très solide, la visibilité sur l'évolution de leurs bénéfices est assurée par des positions fortes sur leurs marchés respectifs, ainsi que par une large diversification géographique qui leur permet de tirer pleinement parti du dynamisme de la croissance mondiale.

D'autres valeurs comme Vinci, Axa, Capgemini, Nexity et Vallourec conservent tout leur potentiel de rebond, avec des objectifs de cours inchangés par rapport à la semaine dernière. Ce n'est malheureusement pas le cas de la mine d'or Harmony Gold (objectif revu à la baisse à 12 euros), qui a accéléré sa chute, dans le sillage de l'or, et surtout à la suite d'un avertissement sur ses résultats. S'agissant des secteurs à privilégier, les plus fortes progressions de bénéfices sont attendues cette année en Europe du côté des valeurs technologiques, de la distribution, des biens d'équipements industriels, du secteur agroalimentaire/boissons et des matériaux de construction.


Les secteurs automobile, des biens d'équipement, de la chimie et produits de base et de la construction enregistrent de belles performances.

Quinze valeurs qui rapportent plus de 4 %

- En partant du principe que les perturbations boursières que nous connaissons depuis la mi-juillet sont liées à des éléments exogènes et non pas à des difficultés spécifiques de fonctionnement des entreprises, il ne faut pas hésiter à profiter de la faiblesse actuelle des marchés pour renforcer les positions sur les valeurs de rendement. Leurs perspectives bénéficiaires et surtout leur capacité à verser les dividendes attendus par les actionnaires ne sont nullement remises en cause.

C'est notamment le cas des valeurs financières, lesquelles, bien que directement visées par la crise actuelle, ne devraient pas voir leurs résultats lourdement pénalisés par les difficultés que rencontrent certains de leurs fonds, car les risques encourus sont sans commune mesure avec les profits annuels attendus pour chacun de ces établissements (voir ci-dessus). C'est la raison pour laquelle nous avons maintenu dans notre sélection BNP Paribas, Société Générale, HSBC, Dexia, Crédit Agricole et Natixis, qui détient la palme avec un rendement 2007 attendu à 5,3 % au cours actuel. En début de semaine, les dirigeants de Natixis ont clairement indiqué que leur objectif consistant à atteindre cette année un résultat net courant de 2,15 milliards d'euros était maintenu.

Parmi les autres valeurs de notre sélection figurent Maurel & Prom (lire page 16), qui a confirmé le maintien de son dividende à 1,2 euro par action pour 2007 et 2008, PagesJaunes et France Télécom, qui offrent également un solide rendement, avec une bonne visibilité sur le dividende. Total Gabon profite, de son côté, du cours soutenu du baril de pétrole. R.L.

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Penser seul

par Graham ⌂ @, dimanche 12 août 2007, 20:32 (il y a 6307 jours) @ Bobo

Les journaux financiers se livrent à leur activité principale: vendre du conseil. Ils ne peuvent pas recommander la circonspection et l'attente. Qui achèterait pour si peu> Nécessairement, ils recommandent l'activité: acheter ou vendre. Les lecteurs paient pour cela, qui les confortent dans leurs préconçus. Sait-on que la passivité et l'attente sont plus profitables à long terme que l'activité> Mais la passivité ne fait pas vendre et l'activité donne l'impression de maîtriser les évènements.

Ma position est toute entière contenue dans les deux messages suivants dont j'ai traité il y a peu:

http://securibourse.com/forum/index.php?mode=thread&id=25369#p25390
http://securibourse.com/forum/index.php?mode=thread&id=25353#p25429

Elle consiste à ne rien faire, voire à sortir du marché, notamment de toutes les valeurs chères et de toutes celles que l'on ne connait qu'insuffisamment. Cela revient à accroître son exigence de marge de sécurité et conduit à accepter l'idée de réaliser des moins-values sur toutes les titres possédés qui ne présenteraient plus de sûreté suffisante dans la noire conjoncture qui s'annonce.
Je crois que la période euphorisante s'achève. Trop dangereux désormais de surfer sur la vague. La forte volatilité que l'on observe depuis un mois (que la crise actuelle soit justifiée ou non) devrait durer au moins tout l'été et probablement devrait continuer tout au long de l'automne. Des corrections amples sur certains titres se produiront encore. De nettes opportunités surgiront aussi. Pour lors, ce n'est pas le cas. Il n'y a pas urgence à agir. On ne devrait pas courir après des gains improbables sous prétexte de légères baisses (et la correction actuelle n'est pour lors que légère). De nombreuses sociétés de qualité douteuse ont progressé de plus 20% en un an sans autre raison que l'enthousiasme exagéré des opérateurs. Jusqu'où tomberont-elles> Une petite baisse de 10% est-elle suffisante>
On ne devrait investir que dans ce que l'on connait très bien, qui combinerait à la fois robustesse et qualité des résultats et des bilans et qui serait faiblement valorisé, dès lors seulement que se joindraient certitude et probabilité élevée de réalisation des scénarios imaginés. Fuire absolument toutes les sociétés dont la valorisation n'a de consistance que dans l'espoir infondé des opérateurs.
Il m'est égal d'avoir, dans les semaines à venir, tort ou raison et de rater une éventuelle remontée des cours. Je vise la sécurité et les circonstances semblent y obliger. Cela vaut bien quelques pourcents perdus.

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Graham

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