Avatar

voilà (Securibourse)

par mareva @, Barjac, samedi 11 août 2007, 17:16 (il y a 6308 jours) @ pasca711

JOURNAL DES FINANCES- N°6245-11/08/2007- PAGE32
Le portrait
Denis Thebaud Président-directeur général d'Innelec Multimédia : Un joueur très pragmatique
Petit frère de l'informatique, le secteur des jeux vidéo touche, depuis les années 1980, un marché de masse à travers ses consoles de salon. C'est au cours de cette décennie que les principaux acteurs français sont apparus. Aux côtés d'Ubisoft ou d'Infogrames, Innelec Multimédia, distributeur fondé en 1983 par Denis Thébaud, contribue lui aussi à dessiner le paysage français des divertissements interactifs.
Anne de Guigné


Denis Thébaud, fondateur d'Innelec Multimédia, ne songe pas encore à la retraite. Il espère passer le relais à l'un de ses enfants d'ici une quinzaine d'années.
Denis Thébaud, passionné de jeux vidéo > Sans doute, mais à sa manière. Le P-DG et fondateur d'Innelec Multimédia ne joue jamais. « Une activité bien trop consommatrice de temps », explique-t-il. Or, ce Nantais de 60 ans n'a pas l'habitude de laisser filer les heures, car la véritable passion qui l'anime, c'est Innelec, son entreprise. Une affaire au rythme de laquelle il vit depuis 1983 et qu'il n'entend pas délaisser de sitôt.

Innelec Multimédia est né, comme souvent, d'une rencontre. En mai 1983, Denis Thébaud se rend, par curiosité, à une exposition à Londres sur l'informatique familiale. Le thème n'évoque alors pas grand-chose en France, mais la foule qui se presse aux portes de l'exposition l'interpelle. Méthodique et organisé, le visiteur français inspecte les stands du salon les uns après les autres. « Les sociétés phares de l'époque étaient Sinclair, Commodore et Oric, se souvient-il avec précision. Elles présentaient au salon leurs dernières innovations, le ZX 81 pour Sinclair, le Commodore 16 et l'Oric Atmos. » Le Nantais, qui est salarié depuis treize ans, sent qu'il tient son filon : « Un métier autour de la distribution et du négoce de ces nouveaux produits. » Après une soirée de réflexion, il retourne au salon avec des propositions concrètes de distribution de logiciels britanniques en France. Il convainc les éditeurs et démissionne dans la foulée de Sprague Electrique (racheté depuis par Vishay), où il était employé depuis sa sortie de l'ESC-Nantes en 1971.

Même s'il aspirait à l'indépendance et à l'entrepreunariat depuis longtemps, Denis Thébaud est intarissable sur les bienfaits des treize années passées chez le fabricant américain de semi-conducteurs. Directeur des achats dès 23 ans, il fait ses premières armes dans la négociation et se familiarise avec un environnement industriel exigeant. Un apprentissage dont il se félicite tous les jours : « Négocier avec des éditeurs ne s'improvise pas. Toutes les dépenses liées à un logiciel sont réalisées en amont de sa conception. Alors, au moment de la sortie, les éditeurs mettent une grande pression sur leurs distributeurs. Il faut savoir garder la tête froide. » Et opter pour la bonne quantité de jeux à distribuer sans connaître précisément le produit. Un pari souvent très risqué dont Denis Thébaud s'est fait une spécialité. Michaël Sportouch, directeur général adjoint pour la France d'Activision et ancien d'Infogrames, le reconnaît : « C'est un véritable ordinateur. Il est extrêmement consciencieux et se souvient de tout. Il lui arrive de ressortir un mail envoyé cinq ans plus tôt. M. Thébaud est foncièrement droit, mais ne pardonne pas les erreurs. »

Très maître de lui, organisé et méthodique à l'extrême, Denis Thébaud a surmonté à la tête d'Innelec des crises difficiles sans se départir de son calme. A deux reprises, la société s'est en effet retrouvée au bord du dépôt de bilan. En septembre 1983, alors qu'il a choisi de distribuer par correspondance ses logiciels, une longue grève de la poste paralyse Innelec. L'entrepreneur ne renonce pas et cherche des revendeurs. Son premier client sera la papeterie Duriez du boulevard Saint-Germain. A la suite d'une conjonction de difficultés pas (changement du mode de distribution de Sega, mauvaise gestion d'une filiale britannique, dépôt de bilan d'un fournisseur), la société connaît son second trou noir en 1994, et se retrouve en redressement judiciaire. Après dix-huit mois sous observation, elle renoue avec les bénéfices. Depuis, Denis Thébaud ne s'est plus aventuré dans des pays étrangers. Sa prudence ne l'a cependant pas empêché de faire évoluer sa société en élargissant son champ de distribution à l'informatique professionnelle, aux DVD et aux CD audio. Au cours de l'exercice 2006/2007, Innelec a réalisé un chiffre d'affaires de 134 millions d'euros en distribuant les produits de plus de 200 éditeurs, dont Sony, Electronic Arts, Microsoft ou Nintendo ; 1,5 million d'euros ont été investis, fin 2006, dans le projet Innowear, une filiale dédiée à l'exploitation de licences de jeux vidéo pour les produits textiles. Cette filiale à 85 % d'Innelec pourrait réaliser des taux de marge nette entre 8 et 10 % alors que ceux des métiers de la distribution sont limités à 2 %.

Une fois ces chantiers bouclés, comment l'entrepreneur imagine-t-il sa retraite > Sursaut étonné, « retraite > ». Denis Thébaud n'y songe même pas. Il veut demeurer le plus longtemps possible à la tête d'Innelec, avec l'espoir que l'un de ses trois enfants (âgés de 13, 8 et 3 ans) prenne le relais...


Innelec Multimédia a publié un chiffre d'affaires, pour le premier trimestre de l'exercice 2007/2008, de 26,8 millions d'euros, en progression de 21 %. Cette performance a permis au titre de regagner la confiance des investisseurs après des résultats 2006/2007 décevants qui avaient vu le résultat net part du groupe de la société chuter de 44 %. La direction table sur une marge nette comprise entre 1,5 et 1,8 % du chiffre d'affaires pour le prochain exercice (code : INN ; Comp. C).

INN806

--------------------------------------------------------------------------------

--
mareva


Fil complet:

 Fil RSS du sujet

powered by my little forum