Lettres du moulin de Labadie .... (Securibourse)

par Graham ⌂ @, mardi 07 août 2007, 21:03 (il y a 6312 jours)

Pour ajouter de l'eau à son moulin, une succession d'articles consécutifs au communiqué de la FED:

La Fed maintient ses taux et prend acte de la volatilité:
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WASHINGTON, 7 août (Reuters) - La Réserve fédérale américaine a décidé mardi de ne pas modifier sa politique monétaire et indique dans un communiqué que l'inflation reste sa principale préoccupation même si les risques qui pèsent sur l'économie ont "quelque peu" augmenté.

Cette décision, largement anticipée, laisse le taux des fonds fédéraux à 5,25%, niveau auquel il est resté fixé depuis juin 2006 après 17 relèvements successifs d'un quart de point.

Dans son communiqué, l'institut d'émission prend acte de la volatilité des marchés financiers et du durcissement des conditions de crédit pour les ménages et les entreprises mais estime que l'économie devrait continuer de croître à un rtythme modéré au cours des prochains trimestres.

REACTIONS au communiqué de politique monétaire de la Fed:
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NEW YORK, 7 août (Reuters) - Voici des réactions d'économistes et de professionnels des marchés mardi après l'annonce du maintien des taux directeurs de la Réserve fédérale.

Dans son communiqué de politique monétaire, la banque centrale américaine prend acte de la volatilité récente sur les marchés et du durcissement des conditions de crédit pour les ménages et les entreprises mais elle répète que sa principale préoccupation reste le risque d'une absence de modération de l'inflation et que l'économie devrait continuer de croître à un rythme modéré au cours des prochains trimestres.

L'accent mis sur l'inflation a fait virer Wall Street dans le rouge tandis que le dollar restait stable. Les fonds d'Etat, après une réaction initiale négative, sont eux repartis à la hausse.


MARK MEADOWS, ANALYSTE MARCHE CHEZ TEMPUS CONSULTING (WASHINGTON DC) :

"Le marché a été pris un peu à contre-pied par la remarque sur l'inflation qui reste la principale source de préoccupation pour la Fed. On pensait plutôt qu'elle allait citer le risque d'un ralentissement de l'économie en conséquence des problèmes sur le marché du crédit. Le dollar pourrait en tirer un soutien modéré puisque les traders vont évidemment revoir leurs anticipations d'une baisse de taux dès le mois de septembre".


TOM SOWANICK, DIRECTEUR DE L'INVESTISSEMENT, CLEARBROOK FINANCIAL (PRINCETON, NJ)

"Ben Bernanke essaye de bâtir sa crédibilité. Lui et la Fed reconnaissent que certains ménages sont confrontés à des conditions de crédit plus difficiles et ils évoquent explicitement la volatilité des marchés financiers - ce qui montre qu'ils sont attentifs à la situation. Mais l'inquiétude dominante de la Fed reste l'inflation. En quelque sorte (Bernanke) dit au marché : 'Je regarde ce qui se passe mais je ne suis pas aussi inquiet que vous'".


JIM CUSSOR, GERANT, WADDLL & REED INVESTMENT MANAGEMENT, OVERLAND PARK (KANSAS) :

"Le marché obligataire a eu une réaction initiale négative mais aussi brève que rapide.

"Le communiqué montre que la Fed ne va pas se laisser influencer par les conditions de marché volatiles, du moins à court terme, et qu'elle reste préoccupée par l'absence de modération de l'inflation".


DUSTIN REID, ANALYSTE CHANGES, ABN AMRO (CHICAGO) :

"Le ton du communiqué est un peu plus dur que ce que la plupart des gens prévoyaient. Il y a quelques différences par rapport à juin. La Fed ne tient apparemment pas à apporter son aide, il faut croire qu'elle ne baissera pas ses taux lors des deux prochaines réunions".


Et pour faire encore plus tourner la roue du moulin:

La crise du "subprime" fait une deuxième victime en Allemagne:
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FRANCFORT, 7 août (Reuters) - La crise du secteur américain du crédit immobilier "subprime" a fait une deuxième victime, mardi en Allemagne, contraignant un gérant d'actifs à geler un fonds dans le sillage des difficultés que rencontrent les marchés de crédits à risque.

WestLB Mellon a fermé provisoirement un fonds de 235 millions d'euros composé de valeurs mobilières adossées à des actifs après avoir vu la valeur de ce fonds baisser de 2,4% sur la semaine écoulée.

Il s'agit du deuxième gérant allemand à ressentir le contrecoup de la crise du "subprime", bien que celui-ci n'ait pas investi directement dans ces actifs à risque.

La crise actuelle aux États-Unis a provoqué des défauts en cascade dans le secteur, mais les crédits immobiliers étant ensuite titrisés et revendus sur le marché, d'autres sociétés financières se retrouvent désormais exposées même si elles n'accordent pas directement de prêts aux particuliers ou aux entreprises.

"Le problème, c'est que la crise du 'subprime' a provoqué une crise de liquidité", a expliqué à Reuters Uwe Fuiten, responsable de gestion chez WestLB Mellon. "Nous ne pouvons donc pas obtenir un juste prix pour nos investissements".

Les difficutlés du fonds suivent de près celles de la banque allemande IKB , pour laquelle un plan de renflouement a été lancé en raison de son exposition au marché du "subprime".

Les banques ayant volé à la rescousse d'IKB s'attendent à ce que jusqu'à 25% de ses 24 milliards de dollars d'investissements sur le marché du "subprime" partent en fumée.

Mais si IKB était directemnet impliquée sur ce marché, ce n'est pas le cas du fonds de WestLB, signe que la crise provoque un effet de domino.

Frankfurt-Trust a lui aussi fermé l'un de ses fonds d'ABS pour éviter, comme dans le cas de WestLB, que les investisseurs pris de panique ne retirent tout leur argent.

Le groupe foncier allemand Rücker Immobilien a annoncé pour sa part mardi qu'à cause de la crise du "subprime", il ne serait pas en mesure de mener à bien l'augmentation de capital qu'il envisageait.

Il a expliqué notamment qu'un investisseur institutionnel britannique avait renoncé à son projet d'acheter toutes les actions nouvelles qui ne trouveraient pas preneur auprès des actionnaires actuels du groupe./

Goldman dément liquider un fonds, une rumeur qui a pesé sur Fiat
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LONDRES/MILAN, 7 août (Reuters) - Goldman Sachs < GOLDMAN SACHS GROUP INC > a démenti mardi vouloir liquider son fonds spéculatif Global Alpha, une rumeur de marché qui a pesé en séance sur l'action Fiat < FIAT . >.

Plusieurs opérateurs avaient fait état de rumeurs persistantes selon lesquelles le fonds Alpha serait démantelé et que celui-ci vendait de grandes quantités d'actions de l'équipementier automobile allemand Continental , du groupe aérospatial EADS < EADS > et du constructeur automobile italien.

Un porte-parole de Goldman s'est refusé à fournir des précisions sur la position du fonds Alpha dans ces trois groupes.

En séance à Milan, Fiat a perdu plus de 2% sur ces rumeurs, tandis qu'EADS a clôturé en baisse de 2% et Continental a perdu 1,8%.

Des sources financières ont précisé que ni Capitalia < CAPITALIA . > ni UniCredit < UNICREDITO IT > ne plaçaient d'actions Fiat.

Les deux banques italiennes disposent de titres provenant de la conversion en actions d'un prêt de trois milliards d'euros accordé en 2003 à Fiat par un syndicat bancaire.

USA/Immobilier - CIT projette une perte au second semestre:
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NEW YORK, 7 août (Reuters) - CIT Group a fait savoir mardi qu'il s'attendait à inscrire une centaine de millions de dollars de pertes liées au crédit immobilier au second semestre dans la mesure où il entend se désengager du segment des prêts au logement.

L'organisme de crédit ajoute qu'il pourrait subir un impact légèrement négatif sur son bénéfice s'il ne trouve pas un acheteur pour son activité d'émission de prêts immobiliers.

CIT a réduit la valeur comptable de son portefeuille de crédits immobiliers de 6,2% pour la ramener à 10,4 milliards de dollars. Cette réduction a été appliquée à la suite d'une valorisation indépendante et tient compte d'une décote couvrant les pertes estimées sur l'ensemble de la durée de vie du portefeuille.

CIT, qui prête tant aux particuliers qu'aux entreprises, a annoncé en juillet qu'il se retirait du crédit immobilier et publié une perte inattendue au deuxième trimestre.

L'action CIT perd 2,36% à 33,57 dollars à 15h50 GMT./WYE

Europe/Crédit - Une reprise à l'identique de celle de 1998 >
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par Natalie Harrison

LONDRES, 7 août (Reuters) - Les stratèges espèrent que les marchés du crédit européens actuellement en méforme rebondiront en quelques mois comme ils le firent après une crise survenue voici neuf ans.

Ces marchés avaient en 1998 subi une crise violente provoquée par un défaut de la dette russe et par le renflouement du fonds spéculatif Long-Term Capital Management (LTCM). Cette date est considérée par beaucoup comme une référence à laquelle comparer la dernière flambée des spreads de crédit et un point de mire pour évaluer la direction que les marchés du crédit corporate vont probablement suivre à l'avenir.

Les marchés du crédit avaient de fait remonté la pente relativement vite après la crise LTCM, d'août à novembre 1998, mais les spreads ne revinrent pas à leurs niveaux antérieurs. Durant les trois années qui suivirent, les investisseurs se gavèrent d'emprunts obligataires émis en Europe par des entreprises saisies par la fièvre des fusions et acquisitions (M&A).

"Ce n'est pas forcément la fin et l'arrêt des M&A. Il est tout à fait possible, comme on l'a vu en 1998, qu'on se remette sur pied et que l'on continue comme si rien ne s'était passé" , dit Ben Bennett, stratège crédit de Lehman Brothers.

Il existe évidemment des similitudes entre 1998 et aujourd'hui, la principale étant que les deux vagues de dégagements ont été provoquées par des chocs externes plus que par une quelconque variation des fondamentaux du crédit au demeurant solides. Mais pour ce qui concerne un retour à la normale des spreads, il n'y a aucune certidude, ni sur sa réalisation ni, si elle est avérée, sur son calendrier.

On ne sait pas davantage quelle serait l'ampleur du redressement des spreads ni combien de temps cela prendrait de rétablir une situation normale.

La correction actuelle dérive des craintes que suscite les déboires du crédit immobilier à risque (subprime) aux Etats-Unis et de la déconfiture de deux fonds spéculatifs de Bear Stearns < BEAR STEARNS COS INC > qui avaient lourdement investi dans ce segment.

Les stratèges, même les moins pessimistes, restent circonspects quant à la volatilité des marchés, conscients qu'il faudra du temps avant que les résultats des sociétés exposées au troubles du "subprime", le marché américain du crédit immobilier à risque, ne s'en ressentent.

Mais certains constatent avec soulagement de récents signes de stabilisation.


"PROCESSUS DE GUERISON"

L'indice iTraxx Crossover , le plus suivi pour mesurer le sentiment du marché du crédit européen, paraît maintenant fluctuer dans des marges moins larges, entre 380 et 450 points de base, alors que la semaine dernière il connaissait encore des variations journalières sans précédent proches du point entier. Le fait qu'il n'ait pu franchir le record absolu des 500 vient à l'appui de l'hypothèse de l'amorce d'un "processus de guérison".

"On peut avoir l'impression d'un trou noir depuis quelques temps mais on a du mal à être baissier", écrivent des stratèges de JP Morgan dans une note. "Les entreprises européennes ont des bilans et des positions de trésorerie solides".

Ils ajoutent qu'il est peut-être exagéré de craindre que les entreprises soient exposées à un risque de refinancement.

"Bon nombre d'émetteurs à haut rendement, les plus susceptibles de susciter ce genre de souci, se sont déjà refinancés et, dans certains cas, ont obtenu des arrangements et renforcé la structure des fonds propres".

Il n'empêche que l'agence de notation Moody's Investors Service prédit une forte hausse des défauts chez les entreprises fortement endettées et illiquides dans les 12 mois qui viennent. Elles seraient victimes de conditions de crédit plus rigoureuses et d'un assèchement des liquidités pour maintenir à flot les sociétés les plus affaiblies.

Même si Moody's prédit que le taux mondial des défauts sur "junk bond" montera à 3,5% environ sur les 12 mois à venir, contre 1,5% actuellement, une montée à 4,5% à l'horizon de juillet 2009 resterait encore dans les eaux de la moyenne historique.


LES BANQUES CENTRALES N'INTERVIENDRAIENT PAS CETTE FOIS

L'une des raisons de penser que le redressement pourrait de nos jours prendre plus de temps est que l'économie mondiale est sans doute suffisamment solide pour résister à l'instabilité du marché et que l'inflation est perçue comme une menace suffisamment grave pour que les banques centrales s'abstiennent de baisser les taux d'intérêt.

La Réserve fédérale a réduit les taux trois fois de suite de la crise LTCM, ramenant son principal taux directeur de 5,5 à 4,75%. La plupart des stratèges doutent qu'elle fasse de même maintenant.

Il y a en outre l'énorme encours des financements de LBO (rachats avec effet de levier plus ou moins fort), évalué à quelque 400 milliards de dollars par Barings Asset Management, qui parsèment les bilans des banques et qui les incitent à y réfléchir à deux fois avant de prêter.

"Il n'y a pas deux corrections de marché identiques. Nous pensons que la correction actuelle sera plus longue et plus prononcée", expliquent des stratèges de BNP Paribas dans une note. "Les problèmes qui ont commencé avec le marché du crédit immobilier subprime se sont vite étendus à d'autres classes d'actifs via une aversion au risque plus générique", ajoutent-ils, en dépit d'une économie mondiale qui reste robuste, de résultats de sociétés à l'avenant et de bilans d'une manière générale liquides./

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Graham

Lettres de bassan !

par Graham ⌂ @, mardi 07 août 2007, 23:50 (il y a 6312 jours) @ Graham

Pour moi le statu quo de la FED et son communiqué ne signifient rien d'autre que son impuissance à maîtriser des phénomènes antagonistes et sa volonté d'attendre que les évènements précisent le sens de l'évolution à court et moyen terme de ces tendances opposées. De toute façon, baisser les taux n'aurait rien provoqué sur l'économie. Les spreads, quelques soient les taux de base, étant voués à s'accroître pour palier l'insuffisance de qualité des créanciers; par ricochet l'augmentationdes spreads se répercuteront sur de meilleurs émetteurs. Il n'y a que les marchés actions qui tout provisoirement auraient été soulagés. Hausserles taux, par opposition, aurait accru les risques de défaillance d'un plus grand nombre d'établissements bancaires.

La cherté des matières premières, de l'énergie, etc. exige une hausse des taux.
La crise de crédit n'a pas de solution, hormis la capacité des institutions financières à pouvoir amortir le choc, et hormis la capacité de tous les agents économiques à supporter l'idée du risque sans céder à la panique.
La Fed ne peut tout simplement rien faire. Les marchés fonctionnent en roue libre, et éventuellement s'autoréguleront tout seuls.

Ce qui me parait grave, c'est le constat suivant concernant les pays occidentaux:
-Les PIB croissent faiblement, les revenus individuels ne croissent presque pas.
-Pendant ce temps, matières premières et énergie coutent bien plus chers.

Qui achète> Combien de temps cette situation peut tenir>
-Le bon sens indique que l'on ne peut pas dépenser longtemps plus que l'on gagne sauf à emprunter.
-Or les taux d'endettement des pays et des individus ont grandement cru ces dernières années.
-Or nous sommes en situation de crise de crédit. Les marges de sécurité des institutions bancaires vont s'accroître pour assurer leur intégrité et leur sûreté, d'où hausse des taux aux particuliers et à LT pour les Etats et les collectivités. Les conditions d'octroi des prêts vont être durcis pour les mêmes raisons (diminution de la durée de prêt, obligation d'un apport conséquent, garanties financières durcies, etc).

Je ne vois pas comment la consommation ne pourrait pas dans ces conditions au moins ralentir sensiblement les prochains mois, voire même se stabiliser ou encore fléchir.
Il en découle:
-que les marges des entreprises baisseront
-que les sociétés aux lourds passifs auront de grosses difficultés.

De toute façon et quoiqu'on dise, quand les actifs, les matières premières, l'énergie sont élevés et que les revenus sont bas, on se trouve dans une situation récessive parce que de moins en moins de personne sont en mesure de consommer. Et cela se voit déjà dans les couches pauvres et moyennes de la société. Car ce qui part dans la hausse des prix du logement (location ou accession à la propriété), dans la hausse de l'énergie (essence, gaz, etc), dans la hausse de la nourriture (fruits, légumes, blé, pain), dans la hausse des dépenses de santé ne va pas ailleurs. Et l'on sait bien que ces postes énumérés représentent l'essentiel des budgets des familles.
La déflation est déjà là. Elle ne touche que les pauvres et les couches moyennes pour l'instant. Elle risque de plus encore s'étendre. Et avec cela à n'en pas douter, ces fameux bilans sains des entreprises, que l'on n'arrête pas de nous rabâcher pour nous prouver la bonne santé globale de l'économie, se détérioreront comme le reste. Seules les entreprises indispensables et satisfaisant des besoins fondamentaux pourront continuer à prospérer dans la tempête qui s'annonce et qui touchent déjà les plus pauvres d'entre nous.

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Graham

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