10 valeurs décotées par le JDF (Securibourse)
LE JOURNAL DES FINANCES - N° 6239 - 30/06/2007- PAGE 31
La sélection
Dix actions décotées par rapport à leurs fonds propres
Ce critère de sélection permet de dénicher encore de bonnes affaires dans une optique à moyen terme
par Yannick Duvergé
- Après quatre années de hausse consécutive, la Bourse de Paris tutoie des records inégalés depuis fin 2000. Même si les niveaux de valorisation n'ont de rien de comparable avec l'exubérance observée il y a six ans, la chasse aux bonnes affaires devient de plus en plus difficile. Un des moyens d'y parvenir consiste à sélectionner des titres décotés par rapport à leurs fonds propres comptables. A condition que les profits soient au rendez-vous et que les bilans soient solides. Le Journal des Finances a sélectionné sur ce thème dix valeurs disposant d'un important potentiel d'appréciation.
S'il affiche encore une hausse de 8,3 % sur le premier semestre, l'indice CAC 40 oscille depuis deux mois autour des 6.000 points, sans parvenir à s'en extraire. La remontée de 60 points de base des taux d'intérêt à long terme (4,65 % sur l'OAT à dix ans) depuis le début de l'année n'est pas de nature à rassurer les investisseurs, et laisse présager un risque de correction sur les actions. Et ce d'autant que la valorisation actuelle des sociétés, sans être tendue, reflète correctement les perspectives de profits attendus. Les perles à fort potentiel se font ainsi de plus en plus rares.
Une méthode éprouvée
Pour les dénicher, et doper la performance de son portefeuille d'actions, plusieurs méthodes peuvent être utilisées. La première consiste à rechercher les multiples de capitalisation (PER, qui mesure la valorisation d'une société par rapport à ses prévisions de bénéfices pour les exercices à venir) les plus bas pour trouver des actions « oubliées » des investisseurs. L'autre méthode, appelée aussi value, permet de mettre le doigt sur des sociétés décotées en Bourse par rapport à leurs fonds propres, c'est-à-dire dont la valorisation boursière est inférieure à la situation nette comptable. Généralement, ce n'est pas bon signe, puisque cela signifie que le marché anticipe des pertes futures. La Bourse n'étant pas une science exacte, plusieurs sociétés sont injustement décotées par rapport à leurs fonds propres comptables alors qu'elles affichent des bénéfices ou sont en situation de redressement déjà très avancé. Une situation qui n'est pas normale dans la mesure où les investisseurs ne valorisent ni le fonds de commerce de la société ni ses marques, et encore moins les perspectives de profits. Déjà éprouvée à maintes reprises par la rédaction du Journal des Finances, cette méthode nous a permis de donner quelques excellents conseils en sélectionnant des titres « à la casse », valorisés à peine plus que le montant de leurs actifs, sans que la Bourse anticipe alors la moindre perspective d'amélioration des performances en termes tant de chiffre d'affaires que de résultat. Ce fut notamment le cas pour Air France-KLM, dont le cours de l'action a bondi de 76,9 % depuis notre conseil d'achat du 10 août 2006, ou encore du dossier Nexans, dont la capitalisation boursière a presque triplé depuis notre retour à l'achat sur la valeur en janvier 2006. Notre dernière étude sur ce thème nous a incités, en février dernier, à recommander l'action de la société Pcas, qui produit des molécules pour l'industrie pharmaceutique et chimique : la valeur a grimpé de 30 % en quatre mois !
Optimiser son stockpicking
En dépit des niveaux de valorisation actuels des sociétés cotées, il existe encore quelques pépites oubliées par les investisseurs. Nous avons ainsi identifié 58 sociétés, sur l'ensemble de la cote parisienne, qui affichent une décote par rapport à leurs fonds propres. La plupart du temps, ces sanctions boursières sont justifiées dans la mesure où les sociétés concernées traversent une passe difficile en termes d'activité, affichent des pertes ou encore disposent d'une situation bilantielle tendue (endettement élevé, faible montant des fonds propres nécessitant une recapitalisation de l'entreprise, etc.). Pour faciliter le stockpicking (choix des valeurs), nous avons repéré dix valeurs qui affichent une décote par rapport à leurs fonds propres comprise entre 4,3 % (Poncin Yachts) et 61,5 % (Rallye, la holding du financier Jean-Charles Naouri, qui contrôle le groupe de distribution Casino).
Toutes ces sociétés sont bénéficiaires ou en situation de retournement après un ou plusieurs exercices difficiles, comme le restaurateur Bernard Loiseau ou le groupe spécialisé dans les arts de la table Guy Degrenne. Enfin, nous avons privilégié les sociétés qui affichent de solides fondamentaux, peu voire pas endettées (comme Kindy) et dont les actions offrent des rendements jusqu'à 3,5 %, comme c'est le cas de deux caisses régionales du Crédit Agricole.
Trois valeurs décotées avec un potentiel de hausse de 15 à 60 %
KINDY
Redressement attendu de la rentabilité
L'activité de ce spécialiste de la chaussette colorée a beau se redresser, son cours de Bourse fait toujours grise mine, avec une chute de 27,2 % depuis le début de l'année. Restructurations obligent, la rentabilité du groupe s'est en effet fortement dégradée au cours du premier semestre de l'exercice 2006/2007 (qui sera clos le 30 juin), avec un résultat net en baisse de 37,7 %, à 0,38 million d'euros. Mais les mesures à l'oeuvre pour redresser la barre du navire s'avèrent progressivement payantes. Le repositionnement du groupe sur un produits à forte valeur ajoutée a permis à la société d'afficher un chiffre d'affaires en progression de 7,1 % au troisième trimestre de l'exercice 2006/2007 (période de janvier à mars dernier), à 38,24 millions d'euros. La direction a confirmé son objectif d'une croissance annuelle de 5 % du chiffre d'affaires et d'un résultat net stabilisé.
PONCIN YACHTS
Jouer le retour aux bénéfices
Le vent souffle à nouveau dans les voiles de ce petit fabricant de catamarans et de voiliers de plaisance. Son aventure boursière a été plutôt agitée. Introduite sur Alternext le 18 mai 2005 à 9,8 euros, l'action du plaisancier a en effet perdu 36,2 % de sa valeur en raison d'un fort décalage d'activité par rapport aux prévisions initiales. Depuis peu, le modèle de production automatisé mis en place par le fondateur, Olivier Poncin, semble en ordre de marche. Le chiffre d'affaires a grimpé de 22 % au cours du premier semestre de l'exercice 2006/2007 (clos le 31 août), pour s'établir à 17 millions d'euros. Le groupe vise un chiffre d'affaires annuel supérieur à 100 millions d'ici à fin 2009, à l'aide d'un catalogue axé sur les voiliers d'entrée de gamme, les catamarans haut de gamme, les bateaux à moteur et les coques semi-rigides de la société Kelt, rachetée l'an dernier. Cette perspective permet d'anticiper une très forte hausse du résultat d'exploitation.
SEQUANA CAPITAL
Un beau recentrage sur le papier
Cette ancienne société de participations s'est totalement recentrée, fin 2006, sur le secteur papetier. Elle a cédé sa participation de 23,8 % au capital du groupe suisse SGS, numéro un mondial de la certification et de la surveillance, ce qui lui a permis de dégager une plus-value nette d'impôts de 889 millions d'euros ! Désormais concentrée autour d'Arjo Wiggins, fabricant de papier, et d'Antalis, distributeur, la société affiche encore une décote de 14,5 % par rapport à ses fonds propres au 31 décembre 2006. Une décote qui ne nous semble pas justifiée dans la mesure où le nouveau groupe papetier est actuellement très actif pour se recentrer sur les activités les plus rentables de la profession, à savoir le papier à haute valeur ajoutée. Le groupe a ainsi vu son résultat opérationnel courant grimper de 15,9 % au cours du premier trimestre de l'exercice 2007, avec un résultat net courant en progression de 29,5 %.
NOTRE CONSEIL
KINDY Peu endettée (22 % des fonds propres à fin juin 2006), le dossier mérite une revalorisation. Acheter avec avec un objectif de cours de 20 euros (code : KIND ; Comp. C).
PONCIN YACHTS Jouer un retour aux bénéfices de la société avec un objectif de cours de 8,5 euros (code : PONY ; Comp. C).
SEQUANA CAPITAL Nous maintenons notre conseil d'achat avec un objectif de cours de 30 euros (code : VOR ; Comp. A, SRD).
KIND PONY VOR 1324
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mareva
Bonjour...
Quelles sont les sept autres > (à part Poncin, Kindy et Sequana).
ah, le tableau n'apparait pas
» Quelles sont les sept autres > (à part Poncin, Kindy et Sequana).
bernard loiseau
crédit agricole aquitaine
crédit agricole sud rhône almes
Exacompta clairefontaine
guy degrenne
kindy
poncin yachts
rallye
sequana capital
tivoly
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mareva
ah, le tableau n'apparait pas
que disent-ils de Tivoly > merci !
ah, le tableau n'apparait pas
» que disent-ils de Tivoly > merci !
AS objectif 25
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mareva
Merci...
Tiens ! Une vieille connaissance
» Exacompta clairefontaine
j'ai mis le tableau au-dessus
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mareva
10 valeurs décotées par le JDF
Bestinver Gestion, une référence en gestion value style Benjamin Graham, sont sur Kindy.
Je pense que c'est un point positif.
Ma femme achète aussi massivement, je veux dire en quantité industrielle , les fameuses chaussettes à motif...
Second point positif: le produit plaît !
Maintenant, je constat que pour vendre, Kindy doit se positionner à un prix très bas, j'ai un peu peur pour la marge à long terme.
Cela étant, je pense que l'on peut miser sur un rebond à moyen terme, à quelques mois donc, mais je ne garderais pas ce titre en fond de portefeuille;
Thierry;