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JDF : Aubay et autres SSII (Securibourse)

par mareva @, Barjac, samedi 23 juin 2007, 13:59 (il y a 6357 jours)

LE JOURNAL DES FINANCES- N°6238-23/06/2007- PAGE27
Etudes sectorielles
Les petites SSII
Misez sur les petites sociétés de services informatiques
Les valeurs moyennes bénéficient du dynamisme du secteur et de leur spécialisation sur des métiers de niche
Par Audrey Tonnelier

Après des années de crise, les petites sociétés de services informatiques affichent des taux de croissance et de rentabilité en hausse. Elles restent vulnérables aux pressions sur les marges, mais misent sur leur positionnement de niche et la croissance externe pour consolider leurs performances. Leur attrait boursier repose sur des niveaux de valorisation encore très raisonnables.


Le secteur des services informatiques a définitivement mangé son pain noir. En 2007, la croissance du secteur (logiciels compris) devrait approcher les 7 %, pour la troisième année consécutive. Mais nombre de petites sociétés de services informatiques (SSII) affichent des taux de croissance jusqu'à deux fois plus élevés. Malgré la disparition de nombreuses entreprises au moment de l'éclatement de la bulle Internet, le secteur demeure très fragmenté. La cote parisienne compte plus d'une quarantaine de petites et moyennes SSII (15 à 400 millions d'euros de capitalisation) qui tirent leur épingle du jeu. Après les années de crise (2002/2003) qui ont vu les entreprises réduire de manière drastique le nombre de leurs prestataires, la tendance s'est progressivement inversée. « Pour leur seule infogérance, les sociétés clientes emploient en général trois prestataires », indique Ronan Mevel, consultant chez PAC. Il n'est donc pas rare que les petites SSII réalisent une part significative de leur chiffre d'affaires avec des grands comptes. Certains secteurs sont particulièrement porteurs, à l'image de la banque et de l'assurance, en raison de la nécessité d'optimiser les coûts et de l'essor des nouvelles réglementations.

La spécialisation, clé du succès

Les petits acteurs spécialisés dans le conseil ou l'intégration de systèmes affichent souvent des taux de croissance interne supérieurs à 10 %. C'est le cas de Solucom, prestataire de conseil en architecture informatique, dont la croissance interne s'est établie à 18 % sur l'exercice clos le 31 mars dernier. Quant aux prestations d'infogérance (gestion du parc informatique des entreprises), souvent réalisées sur de larges périmètres, elles profitent aux grandes SSII, « mais aussi aux plus petits acteurs lorsqu'ils sont engagés comme sous-traitants », souligne Frédéric Giron, chez PAC. Autre atout des petites capitalisations : elles sont moins concernées par la concurrence des sociétés indiennes.

En revanche, comme leurs grandes soeurs, les petites SSII demeurent confrontées à des tensions sur les prix et à la hausse des salaires due à une pénurie de main-d'oeuvre. Dès lors, le degré de spécialisation se révèle un critère essentiel pour faire grossir sa clientèle et préserver ses prix, donc ses marges. Autre moyen pour augmenter sa rentabilité : la croissance externe. « A la différence des grands groupes, qui disposent de plusieurs solutions pour réaliser des économies d'échelle - recours à l'offshore, ouverture de centres de services en province... -, les acteurs plus petits n'ont d'autre choix que de grossir par acquisitions afin de bénéficier de synergies avec leurs proies », explique Frédéric Giron. Les petites SSII ont les moyens de leurs ambitions et se montrent très dynamiques sur ce terrain. Celles qui ne trouvent pas de cibles à leur goût sont susceptibles d'attirer les convoitises d'acteurs plus importants. L'an dernier, Silicomp a ainsi été racheté par France Télécom. Quant aux dirigeants d'Alti, ils négocient une prise de participation du fonds CIC LBO à leur tour de table. Il faut dire que, avec un multiple de capitalisation moyen compris entre 12 et 13 fois les profits attendus pour 2007, les valorisations des petites SSII demeurent attrayantes.


Après les années de crise, les SSII ont renoué avec un cycle de croissance dynamique. La banque et l'assurance voient leur besoin en services informatiques augmenter rapidement en raison de la multiplication des réglementations.

Nos trois « pépites » préférées du secteur


SWORD GROUP

Un profil hybride à forte rentabilité

Peu de SSII peuvent se targuer d'afficher une rentabilité opérationnelle de plus de 15 % ! C'est pourtant le cas de Sword Group, qui confirme année après année la pertinence de son positionnement original. Spécialisé sur des marchés très peu concurrentiels (lutte contre le blanchiment d'argent, brevets, réassurance...), le groupe affiche également une croissance à deux chiffres de son activité : plus de 15 % à périmètre et taux de change constants l'an dernier, et près de 20 % au premier trimestre 2007 ! Autre particularité : il réalise 90 % de ses ventes à l'étranger. Les dirigeants ont annoncé en avril le rachat d'une société brésilienne ainsi qu'une prise de participation de 3 % au capital d'un groupe de Hongkong. Le dernier pari de Sword : porter la part des activités d'édition de logiciels (produits de niche pour ses différents marchés) de 20 à 40 % des ventes. A cette date, les revenus devraient atteindre 370 millions d'euros.



AUBAY

Profite du dynamisme du secteur bancaire

Avec un chiffre d'affaires de 120,8 millions d'euros en 2006 et un doublement de son résultat net, à 7,8 millions d'euros, Aubay figure parmi les bons élèves du secteur. Grâce au rachat de la SSII Projipe l'an dernier, le groupe réalise désormais la moitié de ses revenus dans la finance (banque, assurance) et compte parmi les dix premiers fournisseurs des grandes entreprises de ce secteur. Il dispose par ailleurs d'une visibilité importante sur son activité, puisque 20 % du chiffre d'affaires provient de contrats pluriannuels. Grâce à une bonne maîtrise des coûts de structure du groupe, la rentabilité n'est pas en reste : la marge opérationnelle courante d'Aubay a atteint 8,5 % l'an dernier, et les dirigeants visent un ratio de 10 % en 2008. Pour ne rien gâcher, le groupe sert un dividende symbolique (9 centimes par action) mais appréciable dans un secteur où ce n'est pas encore la règle. Le rendement ressort à 1 % au cours actuel.



DEVOTEAM

La croissance externe se poursuit

Petit passage à vide pour Devoteam. Après un plus haut à 36 euros à la mi-mai, le titre de ce spécialiste des infrastructures réseaux et télécoms affiche un repli de plus de 10 %. La sanction boursière n'a rien de mérité : si Devoteam n'est pas à proprement parler une valeur de niche - le groupe est présent dans plus de quinze pays -, il n'a jamais déçu ses actionnaires. L'an dernier, la croissance totale de l'activité a atteint 34 %, à 267 millions d'euros, pour une marge opérationnelle courante de 8,4 %. Le groupe est particulièrement actif en matière d'acquisition. Grâce au rachat de la SSII suédoise AuSystems en avril, le groupe compte prendre pied sur le marché en plein essor de la convergence télécoms/médias.

En raison de sa taille et de ses performances, le groupe pourrait bien, un jour, intéresser un acteur plus important. Le fonds Fidelity à annoncé le 18 juin avoir dépassé les 10 % du capital >



NOTRE CONSEIL
SWORD GROUP Le titre se négocie à 18 fois les bénéfices 2007 et à 2 fois les ventes, une prime justifiée compte tenu du profil hybride du groupe et de la qualité des fondamentaux. Achat sous 40 euros, en visant 46 euros (code : SWP ; Comp. B).

AUBAY A moins de 11 fois notre estimation de profits pour 2007 (11 millions d'euros), l'action se négocie dans le bas de la fourchette de valorisation du secteur. Acheter à titre spéculatif pour viser 10,50 euros (code : AUB ; Comp. C).

DEVOTEAM Le titre est valorisé 15 fois les profits 2007 et 0,8 fois les ventes, un niveau justifié par son importante trésorerie. Nous demeurons à l'achat spéculatif sur cette valeur, avec un objectif de cours de 38 euros (code : DVT ; Comp. B).


SWP AUB DVT1223

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mareva


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