Finuchem (Securibourse)
LE JOURNAL DES FINANCES- N°6237-16/06/2007- PAGE27
Valeur de la semaine
Robotique
Finuchem va bientôt récolter les fruits de sa diversification
L'équipementier est à l'affût de nouvelles acquisitions pour accélérer son développement
Christelle Donger
Il faut parfois s'armer de patience en Bourse, mais le jeu en vaut souvent la chandelle. Les actionnaires de Finuchem devraient bientôt en faire l'heureuse expérience. Car l'action de ce fabricant de robots, qui somnole depuis maintenant deux ans, ne devrait pas tarder à se réveiller.
Le groupe contrôlé et dirigé par la famille Gorgé (46,3 % du capital et 62,2 % des droits de vote) vient en effet d'achever une vaste opération de réorientation stratégique de son activité qui portera bientôt ses fruits.
Initiée il y a deux ans, la manoeuvre avait comme principal objectif de réduire l'exposition du groupe au marché très cyclique de l'automobile, qui représentait encore en 2004 plus de 80 % de son chiffre d'affaires. A coups de cessions d'activités et d'acquisitions, Finuchem a diversifié son portefeuille dans des secteurs à fort potentiel de croissance et à large visibilité, comme les robots de manipulation pour l'industrie des semi-conducteurs, les équipements d'assemblage pour l'aéronautique, les logiciels de simulation ainsi que les systèmes de propulsion et de pilotage. Résultat, le chiffre d'affaires a, l'an passé, progressé de 24,8 %, pour atteindre 186,5 millions d'euros, dont plus des deux tiers ont été réalisés en dehors des activités automobiles.
Une année charnière
Seul bémol, la restructuration du portefeuille a pesé sur les comptes, l'abandon de certaines activités automobiles ayant coûté pas moins de 10,7 millions d'euros, ce qui a ramené le résultat net de 7 millions à 2,7 millions d'euros.
2007 devrait encore être une année de transition. « Même si notre carnet de commandes représente plus d'un an de chiffre d'affaires, l'activité devrait encore être contrastée », indique le directeur général, Raphaël Gorgé. La bonne dynamique des branches semi-conducteurs et naval devrait néanmoins compenser les difficultés conjoncturelles du marché automobile. Nous anticipons en première approche une croissance de 9,9 % du chiffre d'affaires, à 205 millions d'euros. Quant aux résultats, ils devraient s'améliorer, compte tenu de la non-récurrence des charges exceptionnelles de l'an passé, mais les performances seront limitées en raison du faible niveau de rentabilité dégagé par certaines jeunes filiales, comme Faros et Sinters, qui ont été rachetées alors qu'elles étaient en plein redressement judiciaire. Nous anticipons une progression de un point de la marge opérationnelle, à 7,6 %, ce qui resterait encore loin du niveau de 11,5 % atteint en 2005.
Il est fort à parier qu'à partir de 2008 la montée en puissance des acquisitions favorise progressivement un retour vers ce niveau. D'autant que la croissance de l'activité devrait s'accélérer. Finuchem vise un niveau d'activité de 300 millions d'euros pour 2008, correspondant à une hausse de 60 % par rapport à 2006.
Un objectif ambitieux qui passera par la croissance externe. « Nous étudions d'autres dossiers d'acquisition, notamment dans les semi-conducteurs », confirme Raphaël Gorgé. Le groupe dispose à cet effet d'une belle marge de manoeuvre financière puisque, à fin décembre 2006, l'endettement net se limitait à 5,7 millions d'euros, soit à peine 7,5 % des fonds propres (75,7 millions d'euros).
POINTS FORTS
Un portefeuille d'activités diversifié. Une valorisation boursière modérée.
Un attrait spéculatif.
POINTS FAIBLES
Une présence très française.
Un contexte automobile encore difficile.
Un portefeuille sous-valorisé en Bourse
Le récent repli de l'action de Finuchem constitue une belle opportunité pour se positionner à l'achat. Le groupe est modérément valorisé.
Pour 2007, nous anticipons un résultat net de 14 millions d'euros, capitalisé moins de 8 fois en Bourse. La valeur d'entreprise représente seulement la moitié des ventes, soit à peine plus que le chiffre d'affaires réalisé par la filiale ECA (50,4 % du capital), spécialisée dans les robots terrestres et sous-marins de défense (déminage, espionnage) et capitalisée en Bourse près de 90 millions d'euros, soit un peu plus de 14 euros par action.
Par ailleurs, Finuchem dispose également d'un attrait spéculatif lié à son actionnariat familial. Le président-fondateur Jean-Pierre Gorgé n'exclut pas d'adosser à terme sa société à un grand groupe industriel.
Les solides fondamentaux de Finuchem (bilan sain, bonne visibilité sur l'activité, potentiel d'amélioration des marges) en font une cible idéale. La perspective d'une déconsolidation totale de la filiale ECA à terme pourrait, en outre, jouer en faveur d'une meilleure valorisation de l'action.
A noter, enfin, que l'action offre une rémunération satisfaisante. Malgré la baisse ponctuelle des résultats 2006, les dirigeants proposeront à l'assemblée générale du 18 juin de maintenir le versement d'un dividende à 0,5 euro par action, faisant ressortir un rendement proche de 3 %.
Notre premier objectif de cours est fixé à 25 euros.
NOTRE CONSEIL
Acheter pour jouer le potentiel de développement du groupe en visant un objectif de cours de 25 euros (FINU ; Comp. C).