"Désormais, peu de valeurs françaises sont attrayantes (Securibourse)
Richelieu Finance : "Désormais, peu de valeurs françaises sont attrayantes"
Capital.fr : A voir le CAC 40 (PX1) voler de records en records, le marché recèle-t-il encore du potentiel >
Roland Fernet : La Bourse de Paris a probablement déjà réalisé lessentiel de la hausse espérée pour cette année. Certes, les entreprises sont optimistes et possèdent des trésoreries abondantes, ce qui leur permet de réaliser des acquisitions et de compenser une croissance qui devrait ralentir. Mais actuellement le marché est dopé principalement par les fusions et acquisitions, ce qui peut conduire à certains excès. De plus, les valorisations ne sont pas attractives, avec un CAC 40 (PX1) qui se paie 14 fois les bénéfices attendus en 2007. Certains secteurs, comme limmobilier, frôlent même lexubérance.
Capital.fr : Existe-t-il encore des opportunités dinvestissement >
Roland Fernet : La sélection devient de plus en plus délicate. Cest pourquoi nous continuons à privilégier des valeurs en retard, comme Total, et des sociétés en retournement, comme Rhodia (RHA), dont le redressement nest pas encore totalement intégré par le marché. Le secteur des transports est également délaissé. Pourtant, dans une économie mondialisée et avec la vague des délocalisations, ce secteur a de beaux jours devant lui. Pour en profiter, nous misons sur des titres comme Geodis (GEO) et Bolloré. Impossible dêtre absent aussi du thème des OPA. Dans un secteur bancaire en pleine ébullition, des titres comme Dexia (DX) et Société Générale (GLE) peuvent encore être mis en portefeuille. Lidéal est de trouver des valeurs combinant à la fois une amélioration des résultats et un aspect spéculatif, comme cest le cas avec Alstom (ALO). Malgré la hausse du titre de 80 % en un an, le potentiel nest pas épuisé. Entre la bonne tenue de ses différents marchés et les rumeurs de meccano industriel avec Areva et Bouygues (EN), Alstom (ALO) devrait rapidement atteindre 135 euros.
Capital.fr : Vous ne citez pas de valeurs moyennes >
Roland Fernet : Et pour cause ! Cela fait maintenant un an que nous allégeons progressivement nos positions sur les valeurs moyennes. Lécart de valorisation avec les grandes capitalisations ne cesse de saccroître, ce qui ne se justifie pas. Aux niveaux actuels, les risques de déception sont importants sur certains titres, même sil reste encore quelques dossiers intéressants. Le secteur du travail temporaire, avec des sociétés comme le Groupe crit (CEN) ou Synergie, devrait, par exemple, profiter dune plus grande souplesse dans lorganisation du marché du travail en France.
Capital.fr : Chez Richelieu Finance, vous couvrez vos portefeuilles, ce qui sécurise vos performances. Mais étant donné le coût que cela engendre, le jeu en vaut-il la chandelle >
Roland Fernet : Cette stratégie de couverture ampute aujourdhui nos performances de 2 à 4 % selon les fonds. En revanche, cela permet datténuer fortement leur volatilité. Et si lors de phase de hausse nous sommes un peu pénalisés, nous nous rattrapons très rapidement lors des mouvements baissiers. Lorsque le CAC 40 (PX1) a chuté de 8 % en février dernier, nos fonds nont reculé que de 2 à 3 %. Et dans un marché fragile comme aujourdhui, cette tactique nous semble vraiment pertinente.
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