GAZ À EFFET DE SERRE (Investir Hebdo) (Securibourse)

par Bobo, samedi 19 mai 2007, 22:38 (il y a 6392 jours)

Alors que l’environnement tient une place de plus en plus importante dans les priorités que s’assignent les gouvernements, les entreprises vont être amenées à s’en préoccuper davantage et à voir dans ce thème plus une chance de se distinguer qu’une contrainte.

Les entreprises cotées face au réchauffement du climat.

Que ce soit au niveau de l’Organisation des nations unies, du G8, de l’Union européenne, les réunions consacrées au problème du réchauffement de la planète se multiplient.
Les derniers travaux du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat), sous l’égide de l’ONU, ont débouché sur des rapports à la publication savamment programmée.
Premier rapport en février : si rien n’est fait, la température moyenne du globe pourrait monter de 1,8 à 4 degrés d’ici à la fin du siècle, voire davantage.
Deuxième rapport en avril : ce réchauffement pourrait notamment conduire à provoquer de sérieux problèmes d’approvisionnement en eau pour 3,2 milliards d’êtres humains d’ici à 2080.
Troisième et dernier rapport début mai, d’une tonalité nettement plus positive : il est possibled’agir pour contenir le réchauffement à la condition de consacrer quelques dixièmes de point du PIB mondial à la réduction de la consommation d’énergie et à la production d’énergies propres. Evidemment, cela suppose que les gouvernements mettent en place des politiques alliant incitations et contraintes.
Cette perspective ne réjouit pas forcément les entreprises, notamment en Europe, où l’on craint que le volontarisme de Bruxelles ne conduise l’Union à charger la barque de ses industriels alors que les Etats-Unis n’ont toujours pas ratifié le protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre et que les pays en développement se montrent soucieux de croître à marche forcée.

Pression des consommateurs…
Une récente étude de Merril Lynch pourrait apporter un peu de baume au coeur de nos industriels. Elle montre que si, aux Etats-Unis, l’administration fédérale est peu soucieuse d’imposer des normes sévères aux entreprises, il peut en être autrement pour les Etats, exemple la Californie, qui veut ramener en 2020 les émissions de gaz à effet de serre au niveau de 1990 ; d’autres Etats, notamment sur la côte Est, suivent le mouvement. Mais les contraintes d’ordre légal ou réglementaire ne sont pas les seules. La prise de conscience écologique du grand public peut grandement influencer les habitudes d’achat. « Les consommateurs
demandent une plus grande transparence tout au long de la chaîne logistique », estime Zoe Knight, responsable de la recherche sur l’investissement socialement responsable chez Merrill Lynch. Autrement dit, il est possible de faire du respect de normes environnementales strictes un atout commercial ; en prenant de l’avance en ce domaine face à la concurrence, il est possible de conquérir des parts du marché domestique et ensuite international. Des perspectives importantes s’ouvrent ainsi dans les pays en forte croissance, comme la Chine, où les entreprises qui s’équipent peuvent avoir intérêt à retenir d’emblée ce qui se fait de mieux en matière d’économies d’énergie. Zoe Knight va jusqu’à imaginer que « les entreprises qui montreront l’exemple en matière de respect de l’environnement pourraient contribuer à façonner les nouvelles politiques et réglementations ». Autrement dit, seraient réellement pénalisées les entreprises qui n’auraient pas pris le virage à temps. … et des investisseurs Cette étude va plus loin, suggérant que les sociétés cotées pourraient
subir une contrainte nouvelle et un peu inattendue : celle de leurs actionnaires. Il y a une « demande croissante des investisseurs pour davantage de transparence au niveau des émissions de carbone ».
Les investisseurs n’agiraient pas ainsi par pure philanthropie ou conscience écologique, mais par souci de valoriser au mieux les risques pris «du point de vue financier et de la réputation des entreprises ».
Ainsi, en plus des ratios classiques utilisés actuellement par tous les analystes financiers, apparaissent de nouveaux multiples,comme les rapports chiffre d’affaires ou Ebitda sur émissions de CO2, les entreprises ayant les ratios les plus faibles pouvant avoir plus de difficultés que les autres à s’adapter aux changements de législation et présentant plus de risques d’encourir des pénalités. Dans cette optique, les grandes
compagnies cotées commencent à recevoir de la part d’investisseurs institutionnels de plus en plus nombreux et représentatifs des demandes d’information sur leurs émissions de gaz à effet de serre.
La « finance carbone » n’a pas fini de prendre de l’importance. G. H.

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