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eramet par jdf

par mareva @, Barjac, samedi 08 janvier 2005, 09:01 (il y a 7262 jours)

Analyse financière
LE RETOURNEMENT DU CYCLE DU NICKEL N'INTERVIENDRA PAS AVANT 2006
La Chine va continuer de soutenir l'activité d'Eramet en 2005
L'économie chinoise a de fortes probabilités de ralentir, mais la croissance devrait s'y maintenir à un niveau élevé. Eramet, qui compte parmi les premiers producteurs au monde de nickel et de manganèse, pour lesquels l'Empire du Milieu montre un appétit insatiable afin d'alimenter ses aciéries, est bien placé pour profiter de ce contexte favorable. L'exercice 2005 devrait ainsi s'inscrire dans la lignée de 2004, année de tous les records avec un bénéfice net attendu deux fois supérieur au dernier sommet atteint en 2000. Une perspective que la Bourse ne valorise pas pleinement.
par CHRISTOPHE SOUBIRAN
L'avènement de la Chine au rang des pays industrialisés de premier plan a une nouvelle fois bousculé, l'année dernière, l'équilibre des marchés des matières premières. Des phénomènes de raréfaction de l'offre sont même apparus pour certains métaux non ferreux. Parmi les grands bénéficiaires de cette situation, figure en bonne place Eramet. Le seul groupe minier français encore coté sur la place parisienne, producteur de nickel et de manganèse (mais aussi d'aciers spéciaux et de superalliages), s'apprête à publier au titre de l'exercice 2004 les plus belles performances de son histoire. Son bénéfice net pourrait approcher, selon nos estimations, 227 millions d'euros.

Cette perspective n'a d'ailleurs pas échappé aux marchés. Le titre s'est ainsi adjugé 71,9 % en 2004, après avoir déjà gagné 82,9 % en 2003. Il a même touché le 1er décembre 2004 un plus haut niveau historique depuis son introduction en Bourse en 1994, à 72,90 euros, avant de se replier légèrement.

Dans ce contexte, la question aujourd'hui est de savoir si la tendance haussière peut se poursuivre dans les mois qui viennent. Pour notre part, nous le croyons, même si le potentiel d'appréciation apparaît désormais plus limité et l'investissement plus risqué. Eramet est en effet en mesure de reproduire cette année des performances aussi éloquentes qu'en 2004, grâce à la bonne tenue des marchés du nickel et du manganèse. Ce que le cours de Bourse ne reflète pas totalement. Il est vrai que la communauté financière se montre désormais plutôt réservée à l'égard du secteur minier dans son ensemble.

Un sentiment général sur la Chine plus circonspect

La prudence des investisseurs tient aux inquiétudes surgies ici ou là sur la pérennité de la forte croissance chinoise. Un ralentissement plus marqué que prévu de l'économie de l'Empire du Milieu, qui conduirait à un comblement des déséquilibres apparus sur certains marchés des métaux non ferreux, poussant alors les cours à la baisse, est ainsi redouté.

Pour l'heure, on ne constate rien de tel. Pékin table encore en 2005 sur une croissance de 8 % du produit intérieur brut après 9 % en 2004. Bien sûr, il y aura inévitablement des à-coups, voire des corrections sévères, mais le développement de l'Empire du Milieu s'inscrit dans une tendance de long terme. Ses besoins d'équipements et d'infrastructures constituent un gage de croissance durable. Auquel s'ajoute l'immense chantier que constitue la reconstruction des villes. En conséquence, même si le rythme de croissance est amené à ralentir, la demande chinoise d'acier va continuer de progresser en 2005, et probablement au-delà.

Eramet, qui compte parmi les premiers producteurs mondiaux de nickel et de manganèse, deux minerais entrant dans la composition respectivement des aciers inoxydables et des aciers plats au carbone, va continuer ainsi de bénéficier d'une conjoncture porteuse, tant en termes de volumes vendus que de prix. Et ce au moins pendant les deux ans à venir.

Le nickel dégage toujours en haut de cycle une profitabilité sans pareille

Le retournement du cycle du nickel ne devrait pas survenir avant 2006, voire 2007, car l'offre mondiale peine à s'ajuster à la consommation, toujours portée par la croissance de la demande d'Inox. Le déficit de minerai pourrait atteindre entre 10.000 et 20.000 tonnes cette année (une prévision qui prend en compte la production de nickel recyclé), après 10.000 tonnes en 2004. Qui plus est, aucun des différents projets visant à créer de nouvelles capacités de production actuellement dans les cartons ne verra le jour avant la fin de 2006.

De ce fait, s'il est toujours difficile de prédire l'évolution des prix du nickel, très volatils du fait du poids considérable joué par les fonds spéculatifs (les volumes traités sur le marché à terme de Londres représentent entre 15 et 30 fois la consommation réelle), tous les éléments sont réunis pour qu'ils se maintiennent à un niveau élevé.

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mareva


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