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Dix valeurs de rendement qui rapportent entre 3,2 et 6,6 % (Securibourse)

par mareva @, Barjac, samedi 31 mars 2007, 14:24 (il y a 6392 jours)

LE JOURNAL DES FINANCES - N° 6226 - 31/03/2007- PAGE 35
La sélection
Dix valeurs de rendement qui rapportent entre 3,2 et 6,6 %
Un taux de distribution élevé grâce à un actionnaire majoritaire et une activité récurrente
Frédéric Bériot

Le Journal des Finances a toujours réservé une place de choix aux valeurs de rendement. Cette stratégie nous a permis de bien résister pendant la période de correction boursière, et de pleinement bénéficier des hausses, comme celle que nous avons connue de façon quasi ininterrompue de la mi-juin 2006 au mois de février 2007. Le portefeuille rendement du Journal des Finances affichait ainsi fin janvier un gain supérieur à 20 % sur un an, à comparer à une progression de 17,5 % pour l'indice CAC sur la même période.

Aujourd'hui, ce thème conserve toute sa pertinence dans un contexte boursier plus chahuté et volatil, qui a battu en brèche les certitudes avancées par les experts en début d'année sur les secteurs à privilégier. Comme l'indiquaient la semaine dernière les gérants actions de la table ronde du Journal des Finances consacrée au marché de Paris, les situations spéciales et les valeurs de rendement demeureront des thèmes porteurs tant que les investisseurs n'auront pas retrouvé une visibilité suffisante sur l'ampleur du ralentissement économique aux Etats-Unis.

C'est la raison pour laquelle nous sélectionnons cette semaine dix valeurs sur la base de deux critères : un rendement élevé d'au moins 3 % qui dépasse la rémunération moyenne (2,6 %) offerte par les sociétés du CAC 40 et un taux de distribution généreux, c'est-à-dire compris entre 44 et 100 % du profit net consolidé. Un niveau situé lui aussi au-dessus de la moyenne des 40 % des bénéfices que s'apprêtent à distribuer d'ici au mois de juin les quarante plus importantes sociétés cotées à la Bourse de Paris.

Encore faut-il que ce taux de distribution soit pérenne et qu'il repose sur un résultat récurrent. Près des deux tiers des valeurs de notre sélection remplissent cette double condition. C'est le cas d'Euler-Hermes et de Gérard Perrier Industries, dont 75 à 80 % du chiffre d'affaires est assuré par des contrats longue durée, mais aussi de PagesJaunes et de Rubis, grâce à ses activités de stockage et de distribution de GPL.

La Société Marseillaise du Tunnel Prado-Carénage offre elle aussi une très bonne visibilité. France Télécom a de son côté surpris l'an dernier les investisseurs les plus sceptiques sur sa capacité à augmenter son dividende à 1,2 euro par action, malgré le déclin du téléphone fixe et de la maturité du mobile en France.

Les relais de croissance dans le haut débit et le développement du groupe dans les pays émergents permettent d'ores et déjà à la direction de France Télécom d'assurer à ses actionnaires le maintien du coupon de 1,2 euro par action pour 2007.

Concernant l'ancienne filiale d'édition d'annuaires, PagesJaunes, acquise en octobre 2006 par les fonds d'investissement KKR et Goldman Sachs (55,11 % du capital), la perspective d'un recul du bénéfice net liée à l'augmentation des charges financières consécutive au financement du LBO ne devrait pas remettre en cause le statut de rendement de la valeur, qui redistribue 100 % de ses profits à ses actionnaires.

Remontée de cash à l'actionnaire de référence

Le fait également que huit valeurs de notre sélection (exception faite d'ABC Arbitrage et de Rubis) soient adossées à un actionnaire majoritaire attentif à l'évolution du dividende constitue la garantie d'un taux de distribution généreux et d'un lissage dans le temps de la rémunération.

Les difficultés ponctuelles des sociétés les plus exposées à l'évolution du cycle économique n'ont pas entamé cette volonté.

C'est notamment le cas de Rallye, la holding de Jean-Charles Naouri (62,3 % à travers la foncière Euris), qui a maintenu le montant de son dividende à 1,68 euro par action au titre de l'exercice 2005, malgré la très forte dégradation des comptes de la société.

Même chose pour le négociant de vin bourguignon Cottin Frères, détenu à 75,5 % par la famille éponyme, qui a versé un coupon de 0,2 euro par action au titre de l'exercice 2004, alors qu'il s'était soldé par une perte consolidée de 1,92 million d'euros.


Focus sur trois valeurs : un potentiel de valorisation encore important


COTTIN FRERES

Valorisé à hauteur des fonds propres

Le négociant de vin bourguignon, contrôlé à 75,5 % par la famille Cottin, échappe à la morosité du marché français grâce à un positionnement sur le haut de gamme et à la réalisation des trois quarts de son chiffre d'affaires à l'export sur des marchés porteurs comme le Royaume-Uni, les Etats-Unis ou la Russie. Ce qui permet à la direction d'être très sereine pour l'exercice 2006/2007 clos le 30 septembre prochain. Nous tablons sur une croissance de 37,5 % du bénéfice net, à 2,2 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 53 millions, en hausse de 6,5 %. Une hypothèse qui n'est capitalisée que 12,5 fois pour cette valeur qui devrait offrir un rendement de 4,9 % sur la base d'un dividende de 0,6 euro par action estimé pour 2007. Autre signe manifeste de la faible valorisation : le titre vaut à peine plus que le niveau de ses fonds propres comptables, qui s'élevait à fin septembre à 11,40 euros par action.


Pagesjaunes

Un rendement qui restera élevé

Même si le bénéfice net diminuera en 2007 en raison de l'augmentation des charges financières liée au paiement du dividende exceptionnel de 9 euros versé le 24 novembre, la nécessité de rembourser la dette du LBO (rachat par endettement) devrait inciter les nouveaux actionnaires (les fonds d'investissement KKR et Goldman Sachs) à distribuer la totalité des profits. Cela conduirait, selon nos estimations, à un coupon de 0,9 euro, qui, sur la base des derniers cours, ferait ressortir un rendement de 5,5 %. Outre l'atout de la rémunération, l'action PagesJaunes conserve un bon potentiel en Bourse.

Celui-ci est à la fois lié à une croissance organique forte de son chiffre d'affaires estimé à 6,6 % au cours des trois prochaines années et aux perspectives d'amélioration des marges. Le titre ne se paie pas trop cher (valeur d'entreprise correspondant à 12,4 fois l'excédent brut d'exploitation attendu pour 2007).


GERARD PERRIER INDUSTRIES

Une très belle société

Le titre du groupe de maintenance et de fabrication des automatismes électriques peut paraître cher de prime abord, avec des multiples de capitalisation de 16 et 14,3 fois nos estimations de bénéfices pour 2006 et 2007, mais c'est sans compter avec le formidable potentiel que devrait générer la société Ardatem, acquise début 2006 et spécialisée dans les sites nucléaires. Le chiffre d'affaires repose sur des contrats de longue durée qui offrent une excellente visibilité, et permet de faire remonter un dividende en constante augmentation aux actionnaires du groupe, en tête desquels figure le président-fondateur (50,1 %). Dotée d'une trésorerie nette de 5,65 millions d'euros à fin 2006 et d'une capacité d'autofinancement libre comprise entre 3 et 4 millions d'euros, Gérard Perrier Industries dispose des moyens de se développer sur ses marchés, tout en maintenant un taux de distribution généreux.


NOTRE CONSEIL
COTTIN FRERES Renforcer, avec un objectif de cours de 14,5 euros (code : COTT ; Comp. C).

PAGESJAUNES Acheter pour le rendement, avec un objectif de cours de 20 euros (code : PAJ ; Comp. A ; SRD).

GERARD PERRIER INDUSTRIES Acheter avec un objectif de cours de 36 euros (code : PERR ; Comp. C).

COTT PAJ PERR 1204

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mareva


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