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JDF : comment jouer les OPA possibles (Securibourse)

par mareva @, Barjac, samedi 24 mars 2007, 11:23 (il y a 6399 jours)

LE JOURNAL DES FINANCES - N° 6225 - 24/03/2007- PAGE 34
La sélection
Comment parier sur la multiplication des OPA à la Bourse de Paris
Une dizaine de grands dossiers « chauds » sont sous le feu des rumeurs. Le Journal des Finances passe en revue les cibles les plus vulnérables
par Christelle Donger

Toutes les conditions sont réunies pour que 2007 soit une année de grandes manoeuvres boursières. Le Journal des Finances dresse la liste des valeurs cibles les plus exposées à une offre publique d'achat dans les prochains mois.

Offre d'Imperial Tobacco sur Altadis, rapprochement entre Barclays et ABN-Amro, fusion entre TUI et First Choice dans le secteur du tourisme, ou rumeurs sur Atos Origin. Le thème des OPA n'a jamais été autant d'actualité qu'en ce début d'année 2007, déjà marqué par quelques opérations retentissantes comme le rachat des actionnaires minoritaires des AGF par la maison mère, Allianz, pour 10,28 milliards d'euros. On le voit bien, tous les secteurs d'activité sont concernés et la taille de la cible ne constitue plus un obstacle. Pour s'en convaincre, il faut savoir que le projet de rapprochement entre le britannique Barclays et le néerlandais ABN-Amro, dont le montant pourrait atteindre 117 milliards d'euros, se présente comme la plus importante fusion bancaire jamais réalisée depuis dix ans.

Si les dossiers les plus politiques comme le projet de fusion entre Suez et Gaz de France, ou la volonté de Bouygues de se redéployer autour d'Alstom et d'Areva sont suspendus à l'identité du prochain locataire de l'Elysée, la campagne présidentielle n'empêche pas les initiatives. Ainsi, l'entrée de Colony Capital et de Bernard Arnault au capital (9,8 %) de Carrefour pose la question de l'évolution du tour de table du numéro deux mondial de la distribution (lire notre étude page 31). Le secteur de la promotion immobilière est de son côté au centre d'un vaste jeu de Monopoly que se livrent les grands réseaux bancaires. Après la prise de contrôle de Foncia par les Banques Populaires, Nexity (lire ci-dessous) discute en exclusivité d'un adossement au groupe des Caisses d'Epargne. L'américain KB Home pourrait ainsi céder tout ou partie de sa participation de 49 % dans sa filiale Kaufman & Broad.

Dans l'aéronautique, les restructurations industrielles d'Airbus pourraient également relancer les regroupements. Zodiac, qui dispose d'une forte visibilité sur des métiers de niche très rentables, fait figure de cible idéale. Une offensive sur son capital ne pourrait toutefois être qu'amicale au regard de l'existence d'un noyau dur constitué avec FFP autour de la famille Domange (27 % du capital et 41 % des droits de vote).

Dans le domaine des matériaux de construction, Lafarge n'est pas à l'abri d'une opération sur son capital, même s'il pourrait bénéficier du soutien de son premier actionnaire, le financier belge Albert Frère, qui a porté en début d'année sa participation à 16,2 %. Des fonds d'investissement ou le numéro trois mondial du secteur, le cimentier mexicain Cemex, figurent au bal des prétendants. Saint-Gobain pourrait endosser le rôle de chevalier blanc, malgré les démentis du groupe présidé par Jean-Louis Beffa.

Autre affaire spéculative, Club Med est susceptible de passer dans le giron de Kuoni. En tout cas, c'est le scénario joué par la société de gestion Richelieu Finance, qui possède 25 % du capital de Club Med et 5 % des titres Kuoni. L'opération aurait du sens puisque les deux groupes évoluent tous les deux dans le domaine du tourisme haut de gamme .

Croissance récurrente et gros cash-flow sont les deux critères de sélection pour les investisseurs. Plusieurs entreprises répondent parfaitement à cette équation : d'abord Veolia Environnement, qui a essuyé deux refus dans sa tentative de rapprochement avec Suez Environnement et Vinci. Ces initiatives montrent que la direction du spécialiste des collectivités locales a conscience de la menace qui pèse sur elle. Vivendi est également visé, même si le fonds d'investissement KKR semble avoir lâché prise. Même chose pour Vinci et Schneider Electric.

Focus sur 3 valeurs : un potentiel de hausse compris entre 20 et 45 %

NEXITY

Dans le viseur des Caisses d'Epargne

Malgré sa récente correction, le cours du promoteur immobilier affiche toujours un gain proche de 20 % depuis le début de l'année. Cette performance tient plus à des raisons spéculatives qu'à la qualité des fondamentaux de la société. Après avoir racheté les réseaux d'agences Century 21 et Guy Hocquet, Nexity négocie un rapprochement avec les Caisses d'Epargne, qui prendraient 51 % de son capital en lui apportant le Crédit Foncier de France. L'opération pourrait être finalisée d'ici au 30 avril. Les Caisses d'Epargne souhaitent éviter de lancer une OPA sur le reste du flottant du promoteur, conformément aux règles les plus élémentaires du droit boursier en matière de traitement des actionnaires minoritaires. Espérons que les autorités de marché ne laisseront pas faire l'établissement public. Ce dernier devra offrir aux actionnaires de Nexity une prime de changement de contrôle acceptable.

VALEO

Au coeur d'une bataille entre actionnaires

Assistera-t-on à un mariage entre l'équipementier Valeo et son concurrent américain Visteon > Le feuilleton qui soutient actuellement le cours de Bourse de l'équipementier automobile n'a pas fini de faire tourner la tête des investisseurs. Le fonds d'investissement américain Pardus, qui est entré au capital de Valeo en début d'année (10,2 % du capital), souhaiterait fusionner le groupe français avec son concurrent américain Visteon, qu'il contrôle également à hauteur de 17 %. Mais Valeo ne convoiterait que certains actifs de Visteon. Pour défendre son point de vue, l'équipementier peut compter sur l'aide du financier américain Guy Wyser-Pratte (5 % du capital), également opposé à un rachat total de Visteon, car cette opération dégraderait la rentabilité du groupe français. Enfin, le fonds d'investissement américain Appolo pourrait venir jouer les trouble-fêtes en lançant une OPA sur Valeo.

VALLOUREC

Une belle pépite bradée en Bourse

Le fabricant de tubes sans soudure dispose du profil type de la cible idéale. Alors que Bolloré ne détient plus qu'une participation résiduelle inférieure à 4 %, son tour de table reste complètement ouvert à des prédateurs. Le groupe dispose d'une excellente visibilité sur ses perspectives de croissance avec une activité qui tourne à plein régime et dégage une forte capacité d'autofinancement. Après avoir perdu plus de 20 % depuis le début de l'année, le titre revient à des cours de valorisation très attrayants en capitalisant moins de 9 fois les résultats estimés 2007. Reste maintenant à savoir qui serait susceptible de se porter acquéreur d'une telle pépite > Outre les fonds d'investissement, des rumeurs évoquent l'intérêt du numéro un mondial, Tenaris. D'autres circulent sur l'intérêt tout aussi grandissant de certains grands sidérurgistes comme Arcelor-Mittal qui projette la consturction d'une usine de tubes sans soudure en Arabie Saoudite.


NOTRE CONSEIL
NEXITY Renforcer, avec un objectif de cours de 77 euros (code : NXI ; Comp. A, SRD).

VALEO Achat spéculatif pour viser un objectif de cours de 48 euros (code : FR ; Comp. A, SRD).

VALLOUREC Acheter avec un objectif de cours de 250 euros (code : VK ; Comp. A, SRD).

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mareva

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