Delta Plus (DLTA) vu par le JDF - (2)

par J.Fills, samedi 11 février 2006, 08:52 (il y a 6870 jours) @ J.Fills

Autre région à fort potentiel, l'Asie, vers laquelle le mouvement de délocalisation de la production s'accélère. En Chine, Delta Plus espère réaliser cette année 2,5 millions d'euros de ventes, contre 1,1 million en 2005. La société explore aussi le continent sud-américain, au Chili et en Argentine. Jacques Benoît estime ainsi que « le grand export pourrait représenter à terme entre 15 et 20 % des ventes, contre 7 % actuellement ».

Une diversification géographique qui doit doper le chiffre d'affaires tout en permettant d'atténuer les cycles conjoncturels et d'améliorer la rentabilité. Car, si les comptes 2005 devaient se solder par une marge d'exploitation supérieure à celle de l'an passé, qui était de 8 %, l'ambition des dirigeants est d'atteindre à terme un niveau de 10 %.

Pour le moment, Delta Plus est plutôt favorisé, puisque le maintien à un niveau bas du dollar (bien que plus élevé qu'il y a un an), devise dans laquelle sont fabriqués ses produits, lui assure un avantage compétitif et compense la remontée du prix des matières premières.

Mais la société compte aussi sur la montée en puissance de ses produits à forte valeur ajoutée. Depuis 2001, la marge commerciale a gagné entre 0,5 et 1 point chaque année grâce aux articles qui ont les plus fortes marges, en particulier les équipements de protection de la tête.

Autre levier sur les marges, le développement d'une ligne de vêtements de travail sous licence Michelin. « Les chaussures de cette gamme sont vendues 24 euros l'unité, contre un prix moyen de 16 euros pour les autres », explique Jacques Benoît. Le partenariat avec le fabricant de pneus a apporté l'an dernier 4 millions d'euros de chiffre d'affaires et, à terme, il pourrait représenter près de 10 millions chaque année. Reste enfin que les dirigeants n'excluent pas des opérations de croissance externe si l'opportunité se présentait. La société dispose d'une marge de manoeuvre non négligeable pour ne pas dégrader son bilan. A fin juin 2005, l'endettement net, exclusivement lié au financement du cycle d'exploitation, atteignait 17,4 millions d'euros, face à 22,2 millions de fonds propres.
L'action dispose d'un potentiel de hausse de 25 %

Malgré un flottant étroit (25,5 % du capital) qui peut freiner sa progression, l'action Delta Plus peut être mise en portefeuille pour deux principales raisons.

En premier lieu, le titre n'est pas très cher au regard des perspectives de progression des résultats de la société. Nous attendons un bénéfice d'exploitation de 9,2 millions en 2005, en hausse de 10,8 %, et de 11,4 millions en 2006 (+ 24 %). La valeur d'entreprise de Delta Plus (somme de la capitalisation boursière et de l'endettement net) représente tout juste la moitié des ventes et à peine 6 fois le résultat d'exploitation estimé pour 2006.

Si la décote par rapport à Bacou-Dalloz, qui capitalise 1,3 fois son chiffre d'affaires et plus de 9 fois son résultat d'exploitation, peut en partie se justifier par l'écart de taille et de rentabilité entre les deux groupes (le numéro un mondial du secteur est cinq fois plus gros que Delta Plus, et sa marge d'exploitation est de six points supérieure à celle du groupe vauclusien), elle reste toutefois excessive. En ramenant la décote à un niveau plus raisonnable de 20 %, Delta Plus peut prétendre à un cours de Bourse de 40 euros, qui lui confère un potentiel de hausse de 25 %.

Mais le titre peut aussi être joué dans une optique spéculative. Même si aucun projet de cession du bloc majoritaire détenu par Jacques Benoît (59 % du capital et 72,5 % des droits de vote) et par son collaborateur Ivo Boscardin (14,9 % des titres et 9,54 % des droits de vote) n'est à l'ordre du jour, une possible recomposition du tour de table ne peut être exclue à terme. Le marché des équipements de protection individuelle est encore atomisé, et Delta Plus, qui reste un tout petit groupe en Europe (la société revendique 2,5 % de ce marché, estimé à 3,8 milliards d'euros) face au numéro un mondial, Bacou-Dalloz, à l'américain 3M ou encore à l'allemand Uvex, constitue une cible de choix.

Seul regret, la politique de distribution pourrait être plus généreuse. La direction devrait maintenir, au titre de l'exercice 2005, le versement d'un dividende net à 0,5 euro par action, représentant moins de 20 % du résultat net estimé, qui, lui, est prévu en hausse de 25 %, et faisant ressortir un rendement limité à 1,6 %.

NOTRE CONSEIL
ACHETER

Avec un objectif de 40 euros (code : DLTA ; Comp. C).
LES ATOUTS. Une valorisation boursière modérée, une bonne visibilité sur l'activité, des perspectives d'amélioration des résultats.
LES RISQUES. Un capital verrouillé à court terme, une sensibilité aux cycles économiques.
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Pensez à son BS ( DLTBR)


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