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par rv, samedi 05 novembre 2005, 11:01 (il y a 6964 jours) @ marco

Infogrames est contraint de changer de stratégie


Dans le monde des jeux vidéo, Bruno Bonnell, cofondateur d'Infogrames, est un homme très respecté pour le travail qu'il a accompli depuis vingt-cinq ans. Les actionnaires font cependant un constat plus nuancé. La société n'a pas gagné d'argent depuis bientôt 8 exercices, elle a même frôlé la catastrophe en fin d'année 2004. Aujourd'hui, après une restructuration financière réussie, de nouveaux challenges se profilent pour le groupe lyonnais, mais force est de constater que le marché n'y croit pas. Preuve en est, la capitalisation du groupe ne représente que 275 millions d'euros, contre 720 millions pour Ubisoft. Alors, Infogrames va-t-il pouvoir développer des jeux pour les nouvelles consoles > On peut aujourd'hui répondre sans difficulté par l'affirmative. Mais sa stratégie pour ce faire va être bien différente de celle de son cousin Ubisoft. Car la marge de manoeuvre financière est limitée. Le bilan est aujourd'hui équilibré (200 millions de fonds propres et autant d'endettement), mais ne permet aucune erreur. Aussi, Infogrames entend redevenir une société qui découvre des talents, un peu comme le monde de l'édition littéraire. Il vient d'ailleurs de prouver que cela pouvait fonctionner, puisqu'il a édité un magnifique jeu, Fahrenheit, et s'apprête à commercialiser Getting Up de Mark Ecko. L'intérêt de cette stratégie est de mutualiser le risque et de minimiser les accidents commerciaux. A l'inverse de ses concurrents, donc, le groupe souhaite recourir le plus possible à des studios externes, pour qu'environ seulement 30 % des titres commercialisés soient développés par Infogrames seul. Mais la mutualisation du risque implique le partage des revenus. A cette remarque, Bruno Bonnell aime répondre qu'il « préfère partager les recettes que supporter les pertes seules ». Cette stratégie va dans le sens de la recherche de l'amélioration de la rentabilité à tout prix. La direction ne souhaite plus aujourd'hui gagner du chiffre d'affaires, au contraire. Elle espère même poursuivre l'optimisation de son catalogue de titres qui est aujourd'hui sous-exploité, faute de cash. « Il n'y a aucun tabou chez Infogrames, et nous sommes prêts à vendre des choses », nous a précisé Bruno Bonnell. Le premier semestre de l'exercice 2005/2006 a d'ailleurs bien reflété cette stratégie, puisque les facturations ont chuté de 52 %, à 131,4 M€. Cette contre-performance était attendue dans la mesure où, sur la période, le groupe n'a commercialisé aucun titre majeur, réservant ses meilleurs cartouches pour le deuxième semestre (mois d'octobre à mars), période clé qui est englobée par les fêtes de Noël. La direction reste en revanche très prudente sur ses objectifs de rentabilité pour cette année;
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