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par rv, samedi 15 octobre 2005, 10:16 (il y a 6985 jours) @ rv

Une nouvelle réglementation qui incite à plus de concurrence

Votée en 1996, la loi Galland, qui régit le commerce en France, devrait subir de profondes modifications dès le 1er janvier 2006, même si la circulaire d'application précisant le nouveau cadre des relations entre distributeurs et fournisseurs tarde à être publiée. Sa réforme, conduite par le ministre du Commerce, Renaud Dutreil, a été votée en juillet dernier. L'objectif est de modifier le calcul du seuil de revente à perte, qui constitue aujourd'hui un handicap à la baisse des prix dans les rayons. Ce seuil était jusqu'à maintenant calculé à partir du prix d'achat, minoré de remises sur facture et majoré des coûts de transport.

Cette définition a donné lieu à une dérive des marges arrière, c'est-à-dire des sommes versées par les fournisseurs aux distributeurs en échange de services plus ou moins justifiés. N'étant réglementairement pas déductibles du prix de vente au consommateur, ces marges sont source de hausse des prix de la part des fournisseurs, qui entendent maintenir leurs propres marges face à la pression de la distribution. Les marges arrière n'ont cessé d'augmenter, pour représenter actuellement près du tiers du prix facturé pour les produits de grande marque.

A partir du 1er janvier 2006, les distributeurs pourront imputer une partie importante des marges arrière sur les prix de vente, ce qui devrait faire baisser ceux-ci. Le plafond des marges arrière serait fixé à 20 % en janvier 2006, puis à 15 % en janvier 2007. Et ainsi de suite. Plus concrètement, Renaud Dutreil souhaite que les prix des grandes marques nationales baissent de 5 % chaque année à partir de 2006. La réforme de la loi Galland n'est pas sans risques pour Casino et ses confrères. Le seuil de revente à perte pouvant être différent d'une enseigne à l'autre, la concurrence en France a toutes les raisons de s'intensifier.
Des relais de croissance significatifs à l'international

Ayant repris directement les rênes de son groupe en mars dernier, Jean-Charles Naouri, qui détient indirectement 50,6 % du capital et 63,8 % des droits de vote via les holdings intermédiaires Rallye, Foncière Euris, Euris SA et Finatis, n'a pas tardé à imprimer un peu plus sa marque sur la stratégie de Casino. Avec pour leitmotiv de développer le groupe à l'international, où les perspectives paraissent plus engageantes qu'en France. C'est le cas du Brésil, où la croissance du PIB devrait à nouveau atteindre 3,5 % cette année, après avoir fait un bond de 5,2 % en 2004. Casino était déjà présent en Amérique latine dans des pays comme l'Argentine, l'Uruguay et le Venezuela, ainsi qu'au Brésil à travers une participation de 27,4 % dans le capital du numéro un local, CBD. Par un montage complexe, le pourcentage d'intérêt économique de Casino dans le leader brésilien de la grande distribution est passé à 34,3 % en mai dernier, avec la possibilité pour le français de monter à 39 %. Juridiquement, Casino détient le cocontrôle du groupe brésilien avec la famille Diniz jusqu'en 2012. Ensuite, Casino pourra devenir seul maître à bord. L'opération devrait apporter à Casino 7 % de chiffre d'affaires et 7 % de résultat opérationnel supplémentaire en année pleine.

CBD et Vindémia vont doper les ventes et les résultats

En 2005, CBD sera consolidé par intégration proportionnelle à hauteur de 34,3 % à compter du 1er juillet, et aura un effet légèrement relutif sur le bénéfice par action de Casino. Cet impact sera plus visible à l'avenir dans la mesure où CBD est une affaire en forte croissance. Ses ventes à magasin comparable ont progressé de 6,6 % au cours du premier semestre et, grâce aux nouvelles ouvertures et à l'appréciation du real brésilien, elles marquent un bond de 20,4 % exprimé en euros. Quant au résultat d'exploitation et au résultat net, toujours exprimés en euros, ils ont grimpé dans le même temps de 34,7 % et de 55,8 %.

Autre levier de croissance, l'océan Indien. Casino vient officiellement d'acquérir 36,66 % du capital supplémentaire de Vindémia auprès de Bourbon, pour un montant de 199,6 millions d'euros, portant sa participation à 70 %. Vindémia, qui dispose de solides positions dans sa zone, devrait approcher cette année un chiffre d'affaires de 900 millions d'euros et générer une marge d'excédent brut d'exploitation sur chiffre d'affaires proche de 9 %, supérieure à celle de Casino qui ne dépasse pas 7 %. La société sera consolidée par intégration globale à partir du 1er octobre 2005. Cette année, elle aura un impact relutif de 3 % sur le résultat courant consolidé de Casino. Vindémia possède un bon potentiel de croissance avec de nouvelles ouvertures à la Réunion, mais aussi à Madagascar et au Viêt Nam. Le renforcement des approvisionnements en Asie constituera une source d'amélioration de ses marges.


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