bouygues : vendre
MEDIAS-TELECOMS
BOUYGUES
Une très bonne année 2004, mais des perspectives moins enthousiasmantes en 2005.
Renaud Maridet
Sans surprise, les résultats publiés par BOUYGUES sur les neuf premiers mois de l'exercice 2004 se sont avérés particulièrement solides. Avec un résultat d'exploitation à 1,2 milliard, en hausse de 26,3 % par rapport à la même période de 2003, la holding présente dans le bâtiment, la télévision et la téléphonie mobile a dégagé un bénéfice net de 482 millions d'euros (+ 41,35 %). Et, comme nous l'anticipions, BOUYGUES a de nouveau revu à la hausse son objectif de chiffre d'affaires pour 2004, porté à 23,1 milliards (contre 23 milliards précédemment). Nous attendons un résultat net de 540 millions d'euros pour l'ensemble de l'exercice.
Toutefois, le bénéfice net pour les neuf premiers mois est légèrement inférieur à ce qu'attendait la communauté financière, car BOUYGUES a passé une provision de 41 millions d'euros pour tenir compte de la situation en Côte d'Ivoire. Le groupe va en effet conserver dans son périmètre les activités italiennes et africaines de sa filiale de traitement des eaux, la Saur, qu'il vient de vendre au fonds d'investissement PAI Partners pour 1,031 milliard, avec une plus-value d'environ 200 millions d'euros. Le produit de cette cession sera affecté au désendettement du groupe, plutôt que d'être distribué aux actionnaires, ce qui est une petite déception. Certes, BOUYGUES versera bien un dividende exceptionnel de 5 euros par action le 7 janvier prochain, un niveau déjà très satisfaisant. Mais le désendettement ne nous semble pas une priorité : avec une capacité d'autofinancement de 1,73 milliard d'euros, en hausse de 14 % sur les neuf premiers mois de l'année, le groupe nous semble tout à fait capable de supporter une dette nette de 2,465 milliards. Aussi, la redistribution aux actionnaires du produit de cession de la Saur aurait été bienvenue.
Il est vrai que Bouygues Télécom, la filiale de téléphonie mobile du groupe, compte déployer un réseau Edge couvrant 80 % de la population française au second semestre. En outre, le lancement de services UMTS (téléphonie mobile de troisième génération) est prévu pour la fin 2005. Des investissements lourds sont donc à envisager, et nécessiteront en effet d'améliorer la capacité d'endettement. D'autant que Bouygues Télécom, qui a tiré vers le haut la croissance du groupe cette année, devrait voir sa marge brute d'exploitation (attendue à 35 % en 2004) reculer à 30 % en 2005, sous l'effet de la facturation des interconnexions entre opérateurs mobiles désormais imposée par le régulateur.
Nous conseillons depuis quelques semaines de prendre des bénéfices, l'action BOUYGUES ayant pratiquement atteint notre objectif de cours de 35 euros. Le groupe a connu une très belle année boursière, mais nous ne distinguons guère, pour l'heure, d'éléments susceptibles de tirer davantage la croissance des profits en 2005. Dans l'attente de perspectives plus claires pour l'année prochaine, nous conseillons de solder les positions à partir de 35 euros.
Marché PM , SRD ; code FR0000120503 (EN) ; cotation Continu ; cours au 16/12 34,13 (224 F) ; cours extrêmes sur un an 25,94-34,25 ; BNPA 2003, 2004 et 2005 estimés 1,35, 1,62 et 1,80 ; PER 2003, 2004 et 2005 estimés 25,2, 21,0 et 18,9 fois ; rendement 16,1 % ; moyenne quotidienne des transactions 1.988.000 titres ; capitalisation boursière 11,36 Mds ; activité principale Holding.
Analyse technique Tendance ↑ Supports 34-32 Résistances 35.8-38.6.
VE courante /
CA 2002 PER
2004 Rend. global
2004 Variation en %
sur la semaine Variation
en 12 mois
Bouygues 0,65 21,0 16,1 +3,4 % +28,4 %
France Télécom 2,27 16,1 2,0 +1,1 % +11,5 %
M6 Metropole TV 2,10 20,3 3,2 +2,2 % -20,9 %
Telefonica 3,09 22,7 2,9 -0,2 % +19,6 %
TF1 1,99 23,2 2,8 +2,1 % -13 %
Vivendi Universal 1,47 NS 2,0 +3,7 % +25,9 %
NOTRE CONSEIL
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